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Par Jean Wesley Pierre

Ce lundi 28 avril 2025 marque un nouveau chapitre tragique dans la descente aux enfers d’Haïti. Alors que des habitants de Babiole, dans le quartier de Ruelle “Chochot”, se faisaient massacrer par des bandes armées, que des jeunes étaient froidement exécutés et que d’autres étaient pris en otage, les plus hauts responsables de la sécurité nationale semblaient naviguer dans l’indifférence ou l’impuissance totale. Le pays n’est plus à genoux : il est à terre, écrasé par l’arrogance, l’incompétence et la démission politique.

Le ministre de la Défense, Jean Michel Moïse, a atteint un niveau de renoncement révoltant en affirmant publiquement que seule une intervention militaire américaine pourrait sauver Haïti du chaos. C’est un aveu de faillite absolue de l’État. Pire encore, c’est un acte de trahison envers la souveraineté nationale, une gifle pour chaque citoyen haïtien qui continue de résister à la terreur avec courage, sans armes ni soutien. Depuis quand la première mission d’un ministre de la Défense est-elle de supplier une armée étrangère d’envahir son propre pays ? Que reste-t-il de notre dignité nationale quand les élites appellent à l’occupation plutôt qu’à la mobilisation ?

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, pendant ce temps, observe, temporise, et reste dans un silence complice. Le Conseil présidentiel de transition, avec Fritz Alphonse Jean en porte-parole de la docilité diplomatique, parle de « respect des engagements internationaux » pendant que les enfants meurent, pendant que les quartiers entiers deviennent des zones de guerre. Quelle justice, quelle transparence peut-on espérer d’un conseil qui ne protège pas son peuple et qui s’aligne sur les injonctions d’ambassades et d’intérêts étrangers ?

Les gesticulations politiques récentes, dépôts de plaintes, réunions sécuritaires sans lendemain, déclarations tapageuses contre les influenceurs ne sont que des distractions. Elles cachent mal l’inaction profonde, voire la complicité d’un appareil d’État gangréné jusqu’à la moelle. Pendant que le commandant en chef de la (PNH) Police nationale haïtienne, Rameau Normil, échoue à intervenir face aux menaces connues à Kenscoff, ce sont des politiciens de l’opposition, comme Rony Timothée et Biron Odigé, qui s’époumonent pour faire respecter le droit à la vie.

Et que dire des partis politiques qui, au lieu de dénoncer avec force ce cirque mortifère, continuent de légitimer le Conseil présidentiel de transition ? Leur silence est un choix. Leur caution est une trahison. Ils deviennent co-responsables du bain de sang qui se déroule chaque jour sur nos terres.

Haïti n’a pas besoin d’un sauveur étranger. Elle a besoin de dirigeants qui croient en son peuple, qui prennent leurs responsabilités, qui défendent la souveraineté, qui restaurent la sécurité non pas à coups d’ingérences, mais à coups de courage, de stratégie, de volonté politique.

Tant que les autorités haïtiennes continueront à fuir leurs responsabilités et à se cacher derrière des puissances étrangères, le pays s’enfoncera dans une tragédie sans fin. L’histoire jugera ceux qui, face à la barbarie, ont choisi la reddition plutôt que la résistance.

Haïti n’est pas à vendre. Haïti mérite mieux.

Catégories : Atualités

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