L’administration Trump a désigné, ce vendredi 2 mai 2025, les gangs « Viv Ansanm » et « Gran Grif » comme des organisations terroristes étrangères et mondiales, en réponse aux actes criminels perpétrés en Haïti, notamment dans la région de l’Artibonite surnommée le grenier à blé du pays.
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a déclaré dans un communiqué :
« L’ère de l’impunité pour ceux qui soutiennent la violence en Haïti est révolue. »
La coalition Viv Ansanm, dont le porte-parole est Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », regroupe plus de deux douzaines de gangs parmi les plus lourdement armés d’Haïti, aux côtés du gang Gran Grif. Ces entités sont désormais officiellement désignées comme organisations terroristes étrangères et terroristes mondiaux spécialement désignés.
Rubio a ajouté :
« Ces gangs armés ont tué, incendié des maisons et continuent d’attaquer la population haïtienne, en dépit de la présence des forces de sécurité nationales et du personnel de la Mission multinationale de soutien à la sécurité. Ils sont déterminés à renverser le gouvernement haïtien. »
Le Département d’État considère que la violence, l’influence grandissante de ces groupes et leur portée transnationale représentent une menace directe pour la sécurité nationale des États-Unis. Ces gangs rejoignent ainsi huit autres organisations criminelles latino-américaines également désignées comme groupes terroristes en février dernier, notamment plusieurs cartels mexicains, le MS-13 salvadorien et le Tren de Aragua vénézuélien.
« L’objectif ultime de ces criminels est de transformer Haïti en un État narco-trafiquant contrôlé par des réseaux de gangs internationaux, où le trafic illicite et d’autres activités criminelles se développent librement, au détriment des citoyens », a poursuivi Rubio.
Sous sa direction, l’administration tient ces groupes pour responsables de la crise actuelle en Haïti et de la souffrance du peuple haïtien. Elle affirme qu’il est dans l’intérêt de la sécurité nationale américaine de leur imposer des sanctions sévères.
Un haut responsable du Département d’État a précisé au Miami Herald :
« Le gouvernement américain envoie un message fort en désignant précisément Viv Ansanm et Gran Grif comme groupes terroristes. »
Selon la législation en vigueur, toute personne fournissant un soutien matériel ou des ressources à ces groupes s’expose à de lourdes sanctions pénales et financières, notamment des poursuites judiciaires, une interdiction d’entrée sur le territoire américain, voire une expulsion.
« Il n’y a pas de limitation géographique. Que l’on soutienne ces gangs depuis la France ou l’Australie, les sanctions s’appliquent de la même manière », a déclaré Vanda Felbab-Brown, chercheuse principale à la Brookings Institution et spécialiste des groupes armés non étatiques.
Elle précise également :
« Cette désignation pourrait avoir des conséquences importantes sur la volonté des banques, de Western Union ou d’autres institutions financières d’envoyer des fonds en Haïti. Si elles craignent d’être poursuivies, elles pourraient refuser ces transferts. »
Et de conclure :
« Cela pourrait aussi dissuader les politiciens ou les hommes d’affaires haïtiens qui utilisent les gangs à des fins malhonnêtes. »
Il convient de rappeler que le Conseil présidentiel de transition a récemment demandé aux autorités judiciaires d’agir contre toutes les personnes sanctionnées au niveau international. Ces actions visent à mettre en place un mécanisme efficace pour réduire le niveau d’insécurité en Haïti, en particulier en s’attaquant à ceux qui ont financé des gangs armés et figurent sur des listes de sanctions de plusieurs pays.
Lawouze Info
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