Par Jean Wesley Pierre
Une nouvelle page s’écrit dans l’histoire du plus grand choc du football espagnol. Le FC Barcelone s’impose une nouvelle fois face au Real Madrid (4-3), ce dimanche 11 mai 2025, au terme d’un match aussi spectaculaire que symbolique. Un Classico de feu, où l’arbitrage a, encore une fois, fait débat. Mais surtout, une rencontre où la supériorité mentale et collective des Catalans a une fois de plus réduit à néant les ambitions madrilènes.
Tout avait pourtant commencé comme dans un rêve pour le Real de madrid. Un doublé rapide de Kylian Mbappé, dont un le premier but sur penalty, dès les 15 premières minutes donnait un avantage net (2-0) aux hommes d’Ancelotti. On croyait la maison blanche était à l’abri. Mais cette illusion n’a duré que quelques minutes.
Éric Garcia réduit l’écart (2-1) à la 19′ minute de jeu, Lamine Yamal, le jeune de 17 ans, égalise avec le sang-froid d’un vétéran à la 32′ minute de jeu, et Raphinha, dans un grand soir, inscrit un doublé éclair, 34′ et 45′ minute de jeu, pour porter le score à 4-2… avant même la pause. Une première depuis 2006 : le Real de madrid n’avait plus encaissé quatre buts en première mi-temps en Liga depuis près de deux décennies.
Le contraste est saisissant à la mi-temps : 63 % de possession pour le Barça, 12 tirs dont 7 cadrés, 8 corners. Le Real ? Seulement deux tirs cadrés, pour deux buts. Une efficacité chirurgicale, mais sans contrôle du jeu, ni maîtrise collective.
Au retour des vestiaires, Mbappé réduit l’écart à 4-3, insufflant un semblant d’espoir aux supporters madrilènes. Mais l’orgueil ne suffit pas face à un Barça qui impose aujourd’hui une supériorité claire, mentale, physique et tactique.
Depuis le début de la saison 2024-2025, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 4 affrontements, 16 buts encaissés par le Real, 7 par le Barça. C’est la première fois dans l’histoire du club madrilène qu’il concède au moins 3 buts lors de trois Classicos consécutifs. Une domination inédite du FC Barcelone, qui semble avoir pris l’ascendant psychologique sur son rival de toujours.
> “Si le Real Madrid n’avait pas mis la pression sur l’arbitre avant le match, le score aurait été encore plus humiliant”, déclare Rudy Thomas Sanon, journaliste sportif haïtien.
À seulement 17 ans, Lamine Yamal incarne la nouvelle ère du FC Barcelone. Formé à la Masia, le jeune ailier catalan brille par sa vision du jeu, sa prise de décision et son calme impressionnant dans les grands rendez-vous. Face au Real, il a été omniprésent, impliqué dans toutes les phases offensives, et auteur d’un but décisif qui a changé le cours du match.
Si la performance catalane ne souffre d’aucune contestation, l’arbitrage, lui, continue de diviser. L’action de la 80e minute fait polémique : une frappe de Ferran Torres déviée par la main décollée d’Aurélien Tchouaméni, sans intervention de l’arbitre ni de la VAR.
> “Et la VAR, et l’arbitre central, ce sont deux responsables de cette non-décision. Il y avait clairement penalty pour le Barça”, selon Kimberly Pierre, analyste.
Autre moment critiqué : un corner accordé au Real alors que Mbappé était en position de hors-jeu sur l’action initial. Des décisions qui, sans changer l’issue finale, ternissent la crédibilité d’un match qui aurait mérité une gestion plus rigoureuse.
Le FC Barcelone s’impose avec la manière, mais les failles défensives demeurent. En encaissant trois buts, les hommes d’Ansy Flick confirment une tendance inquiétante : une équipe capable de renverser n’importe qui en attaque, mais encore trop vulnérable derrière pour dominer l’Europe sur la durée.
Kylian Mbappé a signé un triplé, mais son match ne peut être résumé à ses buts. Trop souvent isolé, peu inspiré dans le repli défensif, il a perdu de nombreux ballons et laissé des espaces que le Barça a su exploiter. Sa qualité de finition ne compense pas encore son manque d’impact dans le jeu collectif madrilène.
Ce Classico 2025 restera dans les mémoires comme celui où le FC Barcelone a définitivement pris le dessus sur un Real Madrid désorienté, fatigué et dépassé par le talent, la jeunesse et l’audace catalane. Lamine Yamal, Raphinha et les autres ne jouent plus pour construire un futur : ils écrivent le présent. Pendant ce temps, à Madrid, les doutes s’installent. Et la peur, désormais, change de camp.
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