Alors que des affrontements sanglants éclatent ce jeudi 27 mars 2025, entre gangs armés et les forces de l’ordre à Kenscoff, laissant une fois de plus la population en proie à la terreur, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) multiplie les rencontres diplomatiques en Jamaïque. Un contraste saisissant qui résume l’hypocrisie d’un pouvoir plus soucieux de plaire à Washington et à la CARICOM que de protéger les Haïtiens.
Dès l’aube, des échanges de tirs ont retenti dans la zone montagneuse de Kenscoff, théâtre récurrent d’affrontements entre bandes criminelles et une Police Nationale haïtienne (PNH) démunie. Sous-équipés, en sous-effectif et souvent livrés à eux-mêmes, les policiers tentent tant bien que mal de contenir l’offensive des gangs, sans aucun soutien tangible de l’État. Pendant ce temps, les habitants, pris en étau, fuient ou se barricadent, abandonnés à leur sort.
«Une PNH sans moyens, un État corrompu et sans volonté politique », résume amèrement un habitant joint par téléphone. «Ils sont incapables de nous protéger, mais très efficaces pour signer des accords qui livrent le pays aux étrangers.»
Pendant que Kenscoff brûle, le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), installé dans le confort jamaïcain, s’affiche en photo avec le Premier ministre Andrew Holness, la cheffe du gouvernement barbadien Mia Mottley, et le Secrétaire d’État américain Marco Rubio. Dans des communiqués rendus publics, oil vante une « coopération régionalement essentielle » et un « *avenir plus fort* », tandis que sur le terrain, Haïti sombre dans le chaos.
La critique est cinglante sur les réseaux sociaux, où la personnalité publique Gaëlle Bien-Aimé fustige : « *Les gens ont suspendu leurs manifestations aujourd’hui parce qu’ils refusent de marcher aux côtés de ceux qui ont participé à la mascarade du CPT et de la CARICOM. La population prend ses distances face à ce gouvernement nul et corrompu !* » pour pointé du doigt le prétendu défenseur du peuple, Claude Joseph à travers *EDE*, ancien chef d’état, sans résultat.
Le constat est accablant : le gouvernement haïtien, englué dans ses combines et sa soumission aux diktats internationaux, a renoncé à sa mission première : sécuriser le territoire. Les rares interventions policières manquent de coordination et de moyens, tandis que les gangs étendent leur emprise.
Pire, chaque déplacement à l’étranger des dirigeants transitionnels ressemble à une nouvelle capitulation. Après avoir accepté une mission internationale controversée, le pouvoir en place semble plus motivé à négocier la gouvernance du pays avec des acteurs étrangers qu’à écouter son peuple exsangue.
La question reste sans réponse. Entre un gouvernement discrédité, des forces de sécurité sacrifiées et des bailleurs étrangers imposant leurs solutions, les Haïtiens sont las. Kenscoff n’est qu’un épisode de plus dans une tragédie nationale qui n’en finit pas.
Une chose est sûre : tant que les priorités du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) seront les poignées de main à l’étranger plutôt que le rétablissement de l’ordre à Kenscoff, Martissant, Cité Soleil, Solino, Nazon, Carrefour feuille, fort-national et Delmas 30 aucune «coopération régionale » ne sauvera Haïti. Seule la volonté politique manque. Mais visiblement, celle-ci a déjà pris un vol pour Kingston.
Jean Wesley Pierre
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