Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 14 juillet 2025, la résolution 2785, prolongeant de six mois le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), jusqu’en janvier 2026. Cette durée exceptionnellement courte traduit la méfiance croissante du Conseil quant à l’efficacité de la mission dans un contexte haïtien de plus en plus instable.
Ce renouvellement s’accompagne d’un changement à la direction du BINUH : le Mexicain Carlos G. Ruiz Massieu succède à l’Équatorienne María Isabel Salvador. Ce passage de relais intervient au cœur d’une crise haïtienne marquée par l’insécurité, la paralysie politique et une grave détérioration humanitaire.
La résolution réaffirme l’engagement de l’ONU à soutenir Haïti dans la reconstruction de ses institutions, le renforcement de la justice, de la sécurité, la gouvernance démocratique et le dialogue national. Néanmoins, le mandat écourté laisse entendre une volonté de contrôle plus régulier de l’impact du BINUH sur le terrain.
Le nouveau chef du BINUH, diplomate chevronné, devra coordonner les efforts de la mission avec ceux du Conseil présidentiel de transition, des institutions haïtiennes, des partenaires internationaux et de la société civile, dans un climat de transition politique incertain.
Depuis sa création en 2019, en remplacement de la MINUJUSTH, le BINUH conseille les autorités haïtiennes dans la mise en œuvre de réformes structurelles. Mais de nombreuses voix remettent en question son efficacité, estimant que ses moyens sont insuffisants face à l’ampleur des défis du pays.
Enfin, alors que l’attention de la communauté internationale se porte désormais sur la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), la reconduction du BINUH apparaît avant tout comme un geste symbolique. Elle illustre la persistance de l’ONU en Haïti, tout en soulignant ses difficultés à enrayer la spirale de la crise.
Lawouze Info
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