Selon un rapport publié le 28 mars 2025 par le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations unies (OCHA), la recrudescence de l’insécurité a provoqué le déplacement forcé de plus de 50 000 personnes dans le département du Centre, notamment à Mirebalais et à Saut-d’Eau.
À la suite de l’attaque perpétrée par des groupes armés le 31 mars dernier dans la ville de Benoît Batraville, plusieurs personnes ont été tuées, des maisons incendiées, et des milliers de citoyens ont été contraints de fuir leur domicile pour échapper à la violence des gangs armés. De plus, plusieurs institutions publiques et privées ont été pillées et incendiées.
L’OCHA lance un appel urgent aux autorités locales et à la communauté internationale, soulignant que le pays n’a jamais connu un tel niveau de violence au cours des dernières années. L’organisation s’inquiète d’un possible effondrement de l’État, ce qui compromettrait encore davantage l’avenir des jeunes vulnérables, en particulier ceux déjà marginalisés par l’instabilité et le manque d’opportunités.
Par ailleurs, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a récemment recensé un total de 51 466 déplacés internes dans la région. La majorité d’entre eux ont trouvé refuge chez des proches ou dans des infrastructures publiques. Cette crise sécuritaire risque d’aggraver une situation humanitaire déjà alarmante. Ces nouveaux déplacés s’ajoutent au million de personnes déjà déracinées dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite.
Bien que le gouvernement de transition ait annoncé une augmentation du budget alloué à la Police nationale d’Haïti (PNH) et aux Forces armées d’Haïti (FAD’H), la situation reste hors de contrôle. Les agents de la PNH, appuyés par la Mission multinationale d’appui à la sécurité, peinent à rétablir l’ordre et à garantir la sécurité, malgré les promesses faites. Pire encore, le commandement kenyan a récemment annoncé le retour de 400 policiers dans le cadre d’une rotation annuelle, ce qui soulève des inquiétudes supplémentaires.
Pendant ce temps, la population continue de fuir massivement ses domiciles, cherchant refuge dans des espaces publics ou des écoles transformées en abris temporaires.
Lawouze Info
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