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Les dirigeants Haïtiens des deux dernières décennies n’ont pas cessé de briller par leur incompétence et leur incompréhension flagrante de la politique. On dirait qu’ils sont en lutte pour détenir le monopole de l’incohérence. Ainsi, ils ne cessent de créer de la stupéfaction soit par leurs paroles, soit par leurs actions.

C’est de ce même ordre d’idée que le Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, lors d’une récente visite au jardin de Vatican, a demandé à “Perpétuel secours” de libérer Haïti de l’emprise des gangs armés qui y sèment la terreur un peu partout. Sur un ton très sérieux, il a demandé à “Perpétuel secours” de neutraliser les gangs armés en vue de permettre à tous les citoyens du pays de vaquer à leurs activités.

Selon le Président du CPT, “Perpétuel secours” a l’habitude de faire des miracles pour Haïti. Il a pris un exemple, sans justification scientifique possible, qui fait croire que la divinité en question avait éliminé une épidémie de petite vérole en Haïti vers les années 1881.

La sécurité d’un pays peut-elle se reposer sur les pouvoirs d’une divinité quelconque ?

Remettre la sécurité d’un pays à une force divine ou diabolique n’est qu’une absurdité de premier rang. Dans tous les pays où les dirigeants font usage de leur bon sens, on parle de forces de sécurité. Elles comprennent généralement la Police et l’armée. La première est chargée de la sécurité intérieure du pays et l’autre lutte contre les éventuelles menaces provenant de l’extérieur. Ces deux forces existent dans le but de permettre aux habitants d’un pays de vaquer librement à leurs activités quotidiennes. Car, il ne peut y avoir de progrès dans l’insécurité et l’instabilité.

Substituer les affaires politiques aux affaires religieuses ou confier à une divinité les travaux ayant rapport à la politique; c’est une grande forme d’irresponsabilité. Faire de la Politique exige la capacité de poser des actions concrètes pouvant contribuer au bien-être des citoyens. C’est dans cette lignée idéologique que Platon avait défini la Politique comme étant la gestion de la cité.

En effet, cela sous-entend que la politique a pour mission de régulariser le bien-être des citoyens à tous les niveaux. Autrement dit, la politique s’implique dans presque toutes les sphères d’activités. C’est la politique qui détermine l’économique, le social, le culturel, l’environnemental et autres.

La Sécurité d’un pays est avant tout d’ordre politique

Un pays ne saurait fonctionner sans un plan de sécurité bien ordonné. Particulièrement dans le cas d’Haïti, il est urgent de définir et d’appliquer un plan de sécurité qui tient compte du contexte sécuritaire difficile qui y prévaut. L’heure n’est pas aux tâtonnements. En d’autres termes, l’affaire de sécurité d’un pays n’est pas pour des amateurs.

Pour bien fonctionner, les dirigeants d’un pays doivent s’assurer de fournir des matériels nécessaires à ses forces de sécurité. Sur les plans logistique, financier, militaire, entre autres, les forces de sécurité d’un pays doivent être en mesure de traquer les fauteurs de troubles. C’est-à-dire, on n’a pas besoin de demander à “Perpétuel secours” d’assurer la sécurité du pays lorsqu’on a des forces de sécurité bien équipées et un plan de sécurité bien défini.

Une demande contraire aux aspirations de nos ancêtres

Il faut souligner que nos vaillants ancêtres ont combattu jusqu’au bout en vue de sortir de l’emprise du colonialisme. Ils ont utilisé les forces et moyens qui se trouvaient à leur disposition pour faire sortir les colons français de ce territoire. Ils ne s’étaient pas livrés dans une démarche de pleurnichage.

Par ailleurs, la religion catholique avait grandement participé à l’établissement du système colonialiste. Elle était utilisée pour façonner la mentalité des esclaves à dessein de leur porter à obéir les volontés du colon.

Alors, n’est-ce pas juste de questionner le niveau d’incompétence de l’actuel président du CPT, Leslie Voltaire, qui demande à une divinité de résoudre un problème de haute portée politique ?

Bernado TINTIN

Catégories : Éditorial

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