Maître André Michel, surnommé “avoka pèp la” (l’avocat du peuple), a échappé de justesse à une tentative d’agression ce jeudi 20 mars 2025, alors qu’il traversait la frontière entre Haïti et la République Dominicaine, près de Dajabón. Cible du mouvement populaire Bwa Kale, l’ancien opposant farouche de l’administration de Jovenel Moïse, aujourd’hui membre du pouvoir, a été sauvé par des militaires dominicains. Dans une déclaration publiée après l’incident, maître André Michel a remercié les agents de l’ordre et ses amis, tout en réaffirmant sa position intransigeante contre les gangs qui terrorisent Haïti.
André Michel, figure emblématique de la politique haïtienne, a été pris pour cible par une foule en colère alors qu’il tentait de traverser la frontière de Dajabón / ouanaminthe. Connu pour son rôle clé dans les mouvements de protestation contre l’ancien président Jovenel Moïse, André Michel dit AVOKA PÈP LA, est aujourd’hui hué par la population haïtienne criant BARE VÒLÈ pour signaler sa présence, incitant l’indignation d’une population déjà en colère, accusé par plus d’un d’être l’un des responsables des crises actuelles en Haïti. Le mouvement Bwa Kale qui lutte contre l’insécurité et la corruption a vu en lui un symbole des promesses politiques non tenues.
Grâce à l’intervention rapide des militaires dominicains et de ses proches, l’avocat a pu échapper à un sort tragique. Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, André Michel a tenu à remercier ses amis et les forces de l’ordre qui l’ont accompagné lors de cette traversée périlleuse. Il a également réaffirmé sa position contre toute forme de dialogue ou de négociation avec les gangs, qu’il considère comme les principaux responsables de la destruction du pays.
Dans sa déclaration, André Michel a comparé son parcours à celui de figures historiques controversées telles que Jean-Jacques Dessalines, Charles de Gaulle, Toussaint Louverture et même Jésus-Christ. “La politique, c’est le terrain de la controverse !”, a-t-il déclaré, soulignant que son engagement reste inchangé malgré les critiques. Il a également appelé le peuple haïtien à rester vigilant : “Pèp Ayisyen kale je w !” (Peuple haïtien, ouvre les yeux !).
Ces propos, bien qu’applaudis par certains de ses partisans, ont suscité des réactions mitigées. Pour ses détracteurs, André Michel incarne désormais la réalité politique qu’il dénonçait autrefois. Son refus de dialoguer avec les gangs, bien que salué par beaucoup mais laissent bon nombre d’observateurs perplexes.
Le mouvement Bwa Kale, qui a pris de l’ampleur ces dernières années, ne fait pas de distinction entre les anciens opposants et les figures actuelles du pouvoir. Pour ses membres, tous ceux qui sont perçus comme ayant trahi les aspirations du peuple méritent d’être sanctionnés. L’incident de ce jeudi 20 mars 2025 montre à quel point la colère populaire est vive et imprévisible.
Cet épisode illustre une fois de plus la profonde crise politique et sociale qui frappe Haïti. Le pays, déjà fragilisé par des années d’instabilité, de violence et de pauvreté, semble plongé dans un cycle sans fin de désillusion. Les figures politiques, qu’elles soient anciennes ou nouvelles, sont constamment sous le feu des critiques, et la population, excédée, ne voit plus de solution pacifique à ses maux.
Alors que les tensions continuent de monter, la question de l’avenir d’Haïti reste entière. L’épisode de ce jeudi 20 mars 2025 à Dajabón / ouanaminthe rappelle une fois de plus que la route vers la stabilité et la démocratie en Haïti est semée d’embûches. Pour André Michel, comme pour de nombreux autres acteurs politiques, l’heure des comptes a sonné, et le peuple haïtien, las des promesses non tenues, semble déterminé à prendre les choses en main, quitte à recourir à la violence.
La situation reste tendue à la frontière, et les autorités dominicaines surveillent de près les développements, craignant une escalade des tensions dans la région.
Jean Wesley Pierre
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