Haïti : Moïse Jean-Charles menace de retirer le parti politique “Pitit Dessalines” du Conseil Présidentiel si l’insécurité persiste

Par Jean Wesley Pierre

Port-au-Prince, 29 avril 2025

Le leader du parti politique Pitit Dessalines, Moïse Jean-Charles, hausse le ton face à l’inaction des autorités vis-à-vis de l’insécurité qui ravage le pays. Dans une déclaration ferme, il a donné un ultimatum de deux semaines aux responsables du Conseil Présidentiel de Transition ( CPT ) pour agir concrètement contre la violence des gangs. À défaut, Emmanuel Vertilaire, représentant du parti au sein du Conseil présidentiel detransition, sera rappelé.

« Si dans les 15 jours à venir, aucune mesure sérieuse n’est prise pour combattre l’insécurité, Pitit Dessalines va retirer Emmanuel Vertilaire du Conseil », a lancé Moïse Jean-Charles, exprimant la frustration croissante au sein de la population et des partis politiques.

Cette déclaration intervient alors que la situation sécuritaire se détériore dans plusieurs régions du pays, notamment dans l’Artibonite. À petite Rivière L’ atibonite, des groupes armés ont bloqué les principaux axes routiers, empêchant toute intervention de la Police nationale d’Haïti (PNH). Isolée, la population vit dans la peur constante, sans accès à des services de base ni assistance sécuritaire.

Les habitants de la région lancent un appel pressant à l’État pour intervenir. « Nou pa ka kontinye viv konsa. Se chak jou nou tande kout zam. Nou bezwen èd », confie un résident sous anonymat.

Cette nouvelle flambée de violence illustre l’ampleur du défi que doit relever le Conseil Présidentiel de Transition, mis en place pour restaurer un minimum de stabilité politique et sociale après des années de crise.

Pour de nombreux observateurs, la menace de Moïse Jean-Charles pourrait fragiliser davantage un équilibre déjà précaire au sein du CPT, mais elle reflète aussi l’exaspération d’une frange importante de la population qui ne voit toujours pas de réponse concrète à ses souffrances quotidiennes.

La balle est désormais dans le camp du Conseil Présidentiel de Transition. Saura-t-il répondre à cet ultimatum et aux cris de détresse d’une nation à bout de souffle ?