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Port-au-Prince, 13 août 2025 — par Jean Wesley Pierre

La violence armée a encore frappé au cœur de la capitale haïtienne. Plusieurs personnes, dont des brigadiers issus de la population civile, ont été touchées par balles lors d’affrontements survenus ce mardi 12 août 2025 au niveau de Poste-Marchand.

Selon des témoins, au moins un brigadier a succombé à ses blessures, tandis que d’autres ont été évacués dans un état critique.

Les faits ont éclaté lorsque des membres d’un groupe de brigadiers, ces citoyens volontaires qui prêtent main-forte à la police dans certains quartiers, ont été attaqué selon les première informations par les membres du gang de la zone de Bel-air ( Bèlè ), rue lamarre.

Les criminels avaient érigé une barricade sur des axes stratégiques, paralysant toute circulation et empêchant les forces de l’ordre d’accéder à leurs positions.

Face à cette situation, les brigadiers ont tenté de prendre l’initiative et de riposter avec les assaillants. Mais les gangs, bien armés et déterminés, ont, eux aussi, riposté violemment, étendant le champ des affrontements jusqu’au carrefour archives, à l’entrée de Bel-air. Depuis, des tirs nourris résonnent encore dans la zone, semant la panique parmi les habitants.

Un État central absent et une capitale à la dérive

Cet épisode illustre, une fois de plus, l’effondrement sécuritaire dans lequel Haïti s’enfonce depuis plusieurs années. La population civile, livrée à elle-même, se voit contrainte de s’organiser en brigades d’auto-défense, au péril de sa vie.

Cette dynamique, si elle témoigne d’un courage indéniable, souligne surtout la faillite de l’État central, incapable d’assurer la protection de ses citoyens et de rétablir l’ordre public.
Dans un pays où les gangs contrôlent désormais des pans entiers de la capitale, la stratégie gouvernementale reste floue, oscillant entre promesses creuses, interventions ponctuelles, et silence face aux appels à l’aide des communautés assiégées.

Le manque de moyens opérationnels de la Police nationale, l’absence de coordination avec la justice, et l’inexistence de politiques sociales pour tarir les causes profondes de la violence alimentent ce chaos.

L’urgence d’une réponse nationale et structurée

Les affrontements de Poste-Marchand, d’avenue pouplard ne sont pas un incident isolé. Ils s’inscrivent dans une série d’attaques armées quasi quotidiennes qui ensanglantent Port-au-Prince.

Chaque nouvelle victime renforce le sentiment d’abandon de la population, qui perd foi en ses institutions.
Sans un sursaut national combinant sécurisation immédiate, désarmement systématique, réforme des forces de l’ordre, et relance socio-économique, Haïti continuera de s’enfoncer dans un cercle vicieux où la violence dicte la loi et où l’État se contente d’observer, impuissant.

Aujourd’hui, Poste-Marchand est le symbole d’un pays qui brûle sous les balles, tandis que le pouvoir central reste confiné dans ses bureaux, loin des cris et du sang qui maculent les rues.


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