Lawouze Info

DNL.jpg

Port-au-Prince, 26 août 2025 – Alors que la violence armée continue de peser lourdement sur la société haïtienne, la Direction nationale du livre (DNL) choisit de répondre par la culture. À l’occasion de la 23ᵉ édition des Mardis de la Nation, son directeur général, Ernst Saint-Louis, a présenté un ensemble d’initiatives visant à renforcer l’accès au livre et à la lecture, en particulier auprès de la jeunesse exposée aux pressions des groupes armés.

La lecture comme alternative citoyenne

Pour M. Saint-Louis, la démocratisation du livre n’est pas seulement une question éducative, mais un acte citoyen et un rempart contre les tentatives de manipulation et de recrutement opérées par les gangs. « Offrir aux jeunes un livre, c’est leur donner une arme symbolique pour comprendre, penser et résister », a-t-il affirmé, en dénonçant le ciblage systématique des institutions de savoir – écoles, hôpitaux, universités, bibliothèques – souvent détruites par des attaques armées.

Un réseau culturel mobilisé

La DNL s’appuie sur un maillage de 16 Centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC), de 7 bibliothèques et de salles de spectacle implantées dans cinq départements. Ce réseau, souvent le seul accès au savoir dans certaines zones, sert de relais pour les écoles qui ne disposent pas de bibliothèques et constitue un outil de prévention contre la délinquance juvénile.

Bibliothèques mobiles et actions de proximité

Face aux déplacements massifs de population et à la fragilisation des quartiers populaires, la DNL a mis en place un programme de bibliothèques itinérantes baptisé « An nou sou plas ». Ces espaces temporaires installés sur les places publiques ou dans les camps de déplacés internes attirent un public jeune avide de lecture et recréent un lien social au cœur même des zones les plus touchées par l’insécurité.

De nouveaux projets pour élargir l’accès

La DNL a également annoncé :

le lancement d’un concours national le 28 octobre, date de la fête de l’institution ;

la diffusion prochaine sur la TNH de l’émission socioculturelle « Randevou ak liv ak lekti » ;

la continuité du cycle « Les Vendredis de la DNL », conçu comme un espace de débat entre auteurs, éditeurs, enseignants et lecteurs.

Une mission à dimension sociale

Sous l’impulsion du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, la DNL inscrit son action dans une politique publique qui entend substituer aux armes des alternatives culturelles et éducatives. Dans ce contexte, la lecture est présentée non seulement comme un outil de savoir, mais aussi comme une arme pacifique contre l’embrigadement et la violence.
En investissant les espaces fragiles par le livre et la culture, la DNL espère redonner aux jeunes la capacité de rêver et d’imaginer un autre avenir, loin des trajectoires imposées par la terreur armée.

Catégories : AtualitésCulture

0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *