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Port-au-Prince, 5 septembre 2025 — Dans un pays où la corruption mine les institutions et fragilise le quotidien, la jeunesse haïtienne refuse de rester silencieuse. C’est le message fort qu’a transmis la foire citoyenne organisée par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) autour du thème « Je DÉNONCE », qui s’est tenue ce vendredi dans la capitale.

Une mobilisation citoyenne vivante

L’événement a rassemblé plusieurs centaines de participants, essentiellement des jeunes. Dans une atmosphère à la fois festive et engagée, les organisateurs ont proposé des activités récréatives – cartes, échecs, puzzles, dominos mais aussi des moments culturels.

L’humoriste Kantave-K a marqué l’assistance par un stand-up mêlant humour et sensibilisation, démontrant que l’art et la culture peuvent être de puissantes armes pour éveiller les consciences.

Le débat, cœur battant de la foire

Le point culminant de la journée fut sans conteste la séance de débat animée par des équipes de jeunes, sous la supervision sécuritaire d’agents de police déployés sur place. Face à un public attentif, les débatteurs ont exposé des arguments percutants, parfois critiques à l’égard des élites dirigeantes.
L’une des interventions les plus applaudies a rappelé une vérité essentielle :

« Si la jeunesse se tait, qui va parler ?! »

Cette interpellation a retenti comme un cri d’alarme dans un pays où les jeunes, qui représentent plus de 51 % de la population, restent trop souvent exclus des décisions politiques et institutionnelles.

La jeunesse, moteur d’un changement nécessaire

Au-delà de la foire, l’enjeu dépasse l’événement. La corruption n’est pas une abstraction pour les jeunes Haïtiens : elle se traduit par l’absence d’opportunités, le chômage endémique, la mauvaise gouvernance, la fuite des cerveaux et la pauvreté chronique. En dénonçant, en débattant et en s’organisant, la jeunesse revendique son rôle de force transformatrice.

La lutte contre la corruption n’est pas qu’une question de lois ou de sanctions ; elle est aussi un combat culturel et moral, où chaque citoyen doit apprendre à refuser les pratiques corruptrices, aussi banales soient-elles. Cette foire l’a démontré : la jeunesse veut s’engager, non pas en spectatrice, mais en actrice principale d’une Haïti plus juste et transparente.

Une responsabilité partagée

Si l’initiative de l’ULCC mérite d’être saluée, elle ne saurait suffire sans une volonté politique réelle, des institutions fortes et une justice indépendante. Les jeunes peuvent dénoncer, mais encore faut-il que leurs dénonciations trouvent un écho et des résultats concrets.

En attendant, la foire « Je DÉNONCE » a envoyé un signal fort : l’espoir existe tant que la jeunesse haïtienne croit en son pouvoir de changer les choses. Elle rappelle aux dirigeants que la complaisance et l’impunité ne peuvent plus être la norme.


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