Port-au-Prince, 13 septembre 2025 — Le Syndicat des employés du Ministère des Cultes (SEMIC) tire la sonnette d’alarme. Dans une déclaration publique, le syndicat dénonce l’existence d’un projet visant à rétrograder le Ministère des Cultes en une simple direction rattachée au Ministère des Affaires étrangères, une décision qu’il qualifie de « recul grave » pour l’administration publique haïtienne.
Une institution historique remise en question
Créé en 1924, le Ministère des Cultes a vu son statut renforcé au fil des décennies par divers textes législatifs. Un décret de 1987 l’a notamment reconnu comme un ministère à part entière, soulignant son rôle spécifique dans les relations entre l’État et les différentes confessions religieuses du pays.
Pour le SEMIC, ce projet de restructuration remettrait en cause près d’un siècle de reconnaissance institutionnelle et d’autonomie administrative. Le syndicat estime qu’une telle décision réduirait considérablement la capacité de l’État à gérer efficacement les affaires religieuses, dans un pays où les cultes jouent un rôle central dans la société.
Appel aux secteurs religieux
Dans son communiqué, le SEMIC appelle les différents secteurs religieux du pays catholique, protestant, vodou, islamique, entre autres à se mobiliser pour défendre l’intégrité du ministère. Le syndicat insiste sur l’importance d’une institution forte et indépendante pour maintenir un dialogue permanent et structuré entre les autorités publiques et les communautés religieuses.
Une demande claire au Conseil présidentiel
Face à cette menace de rétrogradation, le SEMIC appelle le Conseil présidentiel de transition à prendre ses responsabilités. Le syndicat demande officiellement la nomination d’un ministre attitré au Ministère des Cultes, afin d’assurer sa pleine fonctionnalité et son indépendance administrative.
Depuis plusieurs mois, plusieurs ministères haïtiens fonctionnent sans titulaires nommés, dans l’attente de réformes promises par les autorités de transition. Le SEMIC craint que l’absence prolongée de leadership à la tête du Ministère des Cultes n’ouvre la voie à sa dissolution progressive.
Une restructuration controversée
Ce projet de rattachement s’inscrirait dans une logique plus large de rationalisation des structures administratives de l’État. Toutefois, pour de nombreux observateurs, il pose la question de la pertinence de sacrifier des ministères à haute valeur symbolique et sociale au nom d’économies budgétaires ou de simplification institutionnelle.
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