Port-au-Prince – 21 Septembre — Le Conseil électoral provisoire (CEP) d’Haïti a un nouveau visage. Le journaliste Jacques Desrosiers, représentant du secteur de la presse, a été élu président de l’institution lors d’élections internes organisées cette semaine. Il succède à Patrick Saint-Hilaire, évincé de la présidence après plusieurs mois à ce poste.
Aux côtés de M. Desrosiers, un nouvel exécutif a été désigné :
• Me Jaccéus Joseph (secteur paysan) devient vice-président,
• Nemrod Sanon (secteur syndical) prend le rôle de trésorier,
• Peterson Pierre-Louis (secteur protestant) est nommé secrétaire.
Cette recomposition se fait au détriment de Patrick Saint-Hilaire et de Schnaida Adely, respectivement président et vice-présidente sortants, désormais écartés des postes stratégiques.
Un simple roulement ou un signal politique ?
Officiellement, ces changements résultent d’un vote interne de routine visant à renouveler les instances dirigeantes. Mais dans un contexte haïtien marqué par la méfiance envers les institutions électorales, la mise à l’écart simultanée des deux plus hauts responsables sortants soulève des questions.
Plusieurs observateurs s’interrogent sur d’éventuelles pressions politiques ou sur des alliances internes qui auraient pesé dans ce vote. Aucun signe de dissension ouverte n’a toutefois été signalé publiquement au sein du CEP.
Des défis immenses pour la nouvelle équipe
L’arrivée de Jacques Desrosiers intervient à un moment crucial :
▪︎ Le CEP doit regagner une crédibilité fortement érodée par les crises politiques récentes.
▪︎ Il doit également travailler à la préparation d’élections générales réclamées depuis des années par la communauté internationale et par de larges secteurs de la société haïtienne.
Dans ses premières déclarations, M. Desrosiers a promis de « restaurer la confiance » entre le CEP, les acteurs politiques et la population.
Une transition à suivre de près
Si le vote interne est présenté comme un processus démocratique normal, la double éviction de Saint-Hilaire et Adely alimente déjà des spéculations sur l’équilibre des forces au sein du Conseil.
La capacité de la nouvelle équipe à maintenir l’indépendance du CEP et à relancer un processus électoral crédible sera le véritable test de ce remaniement.
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