San Salvador, 5 octobre 2025 — Le président salvadorien Nayib Bukele a de nouveau secoué la scène politique internationale en déclarant que « si nous ne destituons pas les juges corrompus, nous ne pourrons jamais réparer le pays ». Dans un message largement relayé sur les réseaux sociaux, Bukele a dénoncé ce qu’il appelle une « dictature judiciaire », accusant certains magistrats d’avoir formé un cartel institutionnel visant à bloquer les réformes anticorruption et à protéger des réseaux criminels enracinés dans l’appareil d’État.
Selon lui, cette résistance de la justice n’est pas isolée : « Ils protègent un système de corruption systémique qui les a amenés au pouvoir », a-t-il affirmé.
Le président salvadorien, connu pour ses méthodes radicales dans la lutte contre les gangs et la criminalité organisée, a rappelé que la destitution de plusieurs juges de la Cour suprême en 2021 avait suscité une vaste controverse internationale. Les États-Unis, sous l’administration Biden, avaient alors accusé Bukele d’affaiblir la séparation des pouvoirs et la démocratie dans le pays.
Mais le chef de l’État salvadorien maintient que cette décision était « la seule façon de sauver le pays ». « Nous l’avons fait malgré les pressions, et cela a permis de rétablir la sécurité et la stabilité. Les États-Unis, eux, n’ont de comptes à rendre à personne », a-t-il déclaré dans un ton critique envers Washington.
Ces propos ont trouvé un écho inattendu chez Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, qui a commenté en affirmant que « cette approche devrait aussi être adoptée aux États-Unis : il faut destituer les juges corrompus, personne n’est au-dessus de la loi ».
L’intervention de Musk a amplifié le débat sur la corruption judiciaire et les limites de la démocratie institutionnelle dans plusieurs pays. Pour certains analystes, cette convergence de discours entre un président controversé d’Amérique latine et un magnat de la technologie nord-américain traduit un profond malaise à l’égard des élites politiques et judiciaires perçues comme déconnectées du peuple.
Au Salvador, les soutiens de Bukele estiment que son intransigeance envers les magistrats corrompus a permis de rétablir l’ordre et de réduire drastiquement le taux d’homicides, faisant du pays l’un des plus sûrs de la région après des décennies de violence. Ses détracteurs, en revanche, y voient une dérive autoritaire déguisée en croisade anticorruption.
Mais une chose demeure : Nayib Bukele continue de façonner un modèle de gouvernance inédit en Amérique latine, mêlant populisme numérique, nationalisme politique et répression implacable de la criminalité. Et ses déclarations récentes, désormais appuyées par Elon Musk, repositionnent le Salvador au cœur du débat mondial sur la souveraineté judiciaire, la lutte contre la corruption et les frontières mouvantes de la démocratie.
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