Par la rédaction de Lawouze Infos – 10 octobre 2025
Alors que l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) des États-Unis maintient son interdiction de vols commerciaux sur Port-au-Prince jusqu’en 2026, un vol charter de la compagnie équatorienne AeroRegional a décollé mercredi de l’aéroport international Toussaint Louverture avec 160 passagers à destination du Brésil.
Des vols charters en hausse malgré les restrictions
Ce vol s’inscrit dans une série de départs organisés ces dernières semaines à destination de pays d’Amérique du Sud, principalement le Brésil et le Chili, devenus des points d’accueil ou de transit pour de nombreux Haïtiens en quête de stabilité et d’opportunités économiques.
D’autres vols similaires avaient déjà eu lieu plus tôt cette semaine, toujours sous la coordination de compagnies privées opérant dans le cadre de vols affrétés et non commerciaux réguliers.
Depuis la décision de la FAA, prise pour des raisons de sécurité liées à l’instabilité à Port-au-Prince, les compagnies américaines et certaines européennes ont suspendu leurs liaisons directes avec Haïti. Seules des compagnies régionales ou charters continuent d’assurer des liaisons ponctuelles, souvent vers des destinations d’Amérique latine.
Un contexte de crise prolongée
Ces départs massifs traduisent une réalité préoccupante : la multiplication des départs volontaires ou organisés dans un contexte de crise sécuritaire, économique et humanitaire persistante.
La capitale haïtienne reste sous la menace constante de groupes armés, et plusieurs quartiers proches de l’aéroport ont été à maintes reprises le théâtre d’affrontements, rendant les opérations aériennes complexes et risquées.
Les autorités aéroportuaires, en coordination avec les forces de sécurité, assurent toutefois que les vols autorisés se déroulent dans le respect des mesures de sûreté nécessaires, notamment pour les charters humanitaires ou migratoires.
Une diaspora qui continue de s’élargir
Le Brésil demeure l’une des principales destinations pour les ressortissants haïtiens depuis le tremblement de terre de 2010. De nombreux Haïtiens y ont construit une nouvelle vie, souvent dans les secteurs de la construction et des services.
Ces nouveaux départs, bien que légaux, rappellent le désespoir croissant d’une population qui voit dans l’exil une échappatoire à la violence et au manque de perspectives locales.
Entre isolement aérien et crise migratoire
La prolongation de la mesure américaine d’interdiction de vols sur Haïti accentue l’isolement du pays sur le plan aérien. Avec des infrastructures endommagées, une insécurité galopante et un trafic commercial au ralenti, le pays dépend désormais de vols charters et humanitaires pour maintenir un minimum de mobilité internationale.
Les autorités haïtiennes n’ont pas encore réagi officiellement à cette situation, mais plusieurs sources au sein de l’administration aéroportuaire évoquent une préoccupation croissante face à la réduction du trafic aérien et à l’impact économique qui en découle.
0 commentaire