11 Octobre 2025 — Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le Ministère des Affaires Étrangères et des Cultes viennent d’annoncer une révision des tarifs des passeports, désormais fixés à 125 USD pour les adultes et 100 USD pour les mineurs. Une décision présentée comme une mesure de transparence et de cohérence, mais qui révèle surtout une tendance inquiétante : celle de transformer les services publics en véritable source de profit pour l’État.
En supprimant les services d’urgence et d’extrême urgence, le gouvernement ne fait pas que simplifier les procédures. Il met en lumière une logique commerciale : tout service devient payant, et la population, qui vit souvent dans la précarité, doit désormais acheter ce qui devrait être un droit fondamental. Les sommes collectées seront transférées au Trésor public via l’Ambassade d’Haïti à Washington, mais la question reste : à quel moment l’État haïtien décidera-t-il que ses missions diplomatiques existent d’abord pour servir la population, et non pour générer des revenus ?
Les autorités parlent de “traitement équitable” et de “confiance des citoyens envers les institutions”, mais la réalité est que l’accès aux services essentiels devient de plus en plus conditionné par le portefeuille du citoyen. Cette mesure illustre une fois de plus le désengagement progressif de l’État haïtien envers ses citoyens, préférant vendre ses services plutôt que de les offrir comme un droit universel.
Le CPT se félicite de sa propre réforme, mais pour la population haïtienne, il s’agit d’un signal clair : les dirigeants privilégient l’argent au détriment des besoins réels de la société.
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