Par la rédaction de Lawouze Infos
MADRID – Ce n’était pas un match. C’était une radiographie accablante. Une autopsie en direct d’un Real Madrid malade de son égo, de son désordre et d’un projet sportif réduit à l’état de slogan vide. La défaite 2-0 contre le Celta Vigo ce dimanche 7 décembre 2025, 15e de Liga, n’est pas un accident. C’est l’aboutissement logique de six mois d’errance tactique, de management complaisant et d’une délégation aveugle au talent individuel. Au Bernabéu, dimanche, ce n’est pas une équipe qui a perdu. C’est une institution qui s’est effondrée.
Mbappé, le sauveur fantôme : quand le « projet » tourne au fiasco
Tout a été construit pour lui. La communication, les ajustements tactiques, l’attente médiatique. Kylian Mbappé devait être l’homme des grands soirs. Face au Celta, il a été l’homme du grand ratage. À la 58e minute, sur une ouverture lumineuse de Jude Bellingham, il se retrouve seul face au gardien. Le but semble écrit, l’égalisation inévitable. Mais non. Une tentative de lobe, mais passé au-dessus de la cage de Celta, prévisible, atterrit directement hors cadre, et Ionut Radu, le gardien de but de Celta qui n’en croyait pas sa chance. Quelques minutes plus tard, Swedberg inscrivait le 2-0. Ce moment résume tout : le « projet Mbappé », censé tout transcender, a produit un joueur qui échoue là où on l’attend le plus. Il court, il dribble, il occupe l’espace médiatique, mais quand le match crie un sauveur, il offre un geste de joueur ordinaire. On ne bâtit pas une dynastie sur des opportunités gaspillées.
Vinicius, Rodrigo : le duo fantôme de l’attaque madrilène
Si Mbappé a raté le but décisif, que dire de Vinicius Jr et Rodrigo ? Le premier a été une ombre. 90 minutes de gesticulations stériles, 0 occasion créée, 0 dribble décisif, une influence nulle. Il a erré sur le front de l’attaque comme un joueur perdu dans un système qui n’existe pas. Quant à Rodrigo, son nom n’a été mentionné que pour un carton jaune. Invisible, inexistant, incapable de créer le moindre déséquilibre. Face à une défense ordonnée du Celta, les deux Brésiliens, autrefois redoutés, ont été réduits à l’état de figurants. Une attaque à 400 millions d’euros, réduite au silence par la 15e défense de Liga.
Bellingham et le milieu fantôme : la désintégration tactique
Au milieu, Jude Bellingham a joué en étranger. L’Anglais, si décisif ailleurs, a semblé perdu dans un schéma flou. Trop en avant, il a laissé un trou béant entre les lignes, que le Celta a exploité sans vergogne. Ses rares interventions étaient des gestes de désespoir, comme ce carton jaune inutile. Autour de lui, personne pour organiser, personne pour freiner les contre-attaques. Le milieu de terrain madrilène a été un couloir ouvert, une autoroute pour les Vigois. Xabi Alonso, l’entraîneur génie de Leverkusen, a-t-il seulement une idée de ce qu’il veut faire jouer à cette équipe ? Rien ne le laisse penser.
Une défense catastrophique, Garcia et Asencio, le cauchemar latéral
Si l’attaque a été inepte, la défense a été calamiteuse. Fran Garcia, défenseur de Madrid, a offert une prestation d’une nullité consternante. Hors de position, lent dans les retours, il a été la porte d’entrée de la majorité des attaques celtistes. Son remplacement par Álvaro Carreras n’a rien changé qui lui a commencé comme défenseur central, si ce n’est pour ajouter une expulsion à la liste des erreurs. À droite, Raul Asencio a été tout aussi exécrable. Swedberg et Iago Aspas l’ont humilié à répétition, le laissant constamment à la traîne. Ces deux latéraux, censés être les pistons modernes du Real, ont été les failles béantes d’une défense en déliquescence. Et avec la blessure de Militão, le tableau devient cauchemardesque.
Xabi Alonso, le grand absent du banc
Où était l’entraîneur pendant cette déroute ? Xabi Alonso, le cerveau tactique acclamé en Allemagne, est resté sidéralement passif sur son banc. Aucun ajustement à la mi-temps, aucune tentative de changement de schéma, aucune réaction face à l’enchaînement des cartons rouges. Il a regardé son équipe sombrer avec une sérénité déconcertante. Six mois après son arrivée, son Real n’a pas d’identité, pas de style de jeu reconnaissable, pas de plan B. Juste une collection de stars livrées à elles-mêmes. C’est peut-être là la critique la plus sévère : le coach n’a pas coaché.
L’après-match : la grande illusion est finie
Le Real Madrid ne traverse pas une mauvaise passe. Il vit une crise existentielle. Le « projet » annoncé avec fracas n’est qu’une coquille vide peuplée d’individualités en roue libre. Mbappé n’est pas un leader, il est un produit marketing. Vinicius et Rodrigo sont des ombres de leurs anciens eux-mêmes. La défense est une passoire. Et le coach semble dépassé.
Le Bernabéu a sifflé à la fin du match. Il avait raison. Ce n’est pas la défaite qui est insupportable, c’est l’absence totale de fierté, de combat, d’idée. Le Real Madrid n’a pas perdu contre le Celta Vigo. Il s’est perdu lui-même. Et à ce stade, on se demande s’il a même encore les clés pour se retrouver.

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