Par la rédaction de Lawouze Infos
26 Octobre 2025 — Le gouvernement malien a officiellement annoncé la fermeture de sa frontière avec la Mauritanie, une décision aux conséquences géostratégiques et économiques majeures pour la région. Cette frontière, longue de 2 337 kilomètres, dont 1 721 km avec la région de l’Azawad, constitue l’un des axes commerciaux et logistiques les plus importants reliant le Sahel occidental à l’océan Atlantique.
Cette mesure, qui intervient dans un contexte de fortes tensions sécuritaires et politiques, s’ajoute au blocus imposé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) sur plusieurs routes du Nord. Selon des observateurs, cette double isolation risque de paralyser Bamako, déjà fragilisée par des sanctions régionales, une économie en récession et une dépendance élevée aux importations.
Les premiers effets se font déjà sentir : des camions mauritaniens bloqués aux postes frontaliers et des livraisons commerciales suspendues, notamment en provenance du Maroc, dont les produits transitent traditionnellement par la Mauritanie avant d’atteindre le territoire malien. Les importations alimentaires, énergétiques et manufacturières pourraient rapidement être affectées, faisant craindre une hausse des prix et une pénurie dans les semaines à venir.
Pour de nombreux analystes, cette fermeture illustre la détérioration progressive des relations entre Bamako et Nouakchott, sur fond de désaccords sécuritaires dans la zone sahélienne. La Mauritanie, qui joue souvent un rôle de médiateur entre les acteurs du nord du Mali, pourrait également resserrer sa coopération militaire et économique avec les États voisins, notamment le Sénégal.
« Le Mali risque de s’enfermer dans une logique d’isolement total, à la fois diplomatique et économique », estime un spécialiste des questions sahéliennes basé à Dakar.
Alors que les routes du commerce régional se ferment et que les tensions armées persistent au nord, cette décision pourrait accentuer la vulnérabilité économique et humanitaire du Mali, tout en redessinant les équilibres géopolitiques du Sahel occidental.
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