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Lawouze Info

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Par la rédaction de Lawouze Infos

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDH) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur la dégradation accélérée de la situation sécuritaire dans le département de l’Artibonite. Dans un rapport publié cette semaine, l’organisation de défense des droits humains dénonce la violence meurtrière des gangs armés qui contrôlent désormais près de la moitié du territoire départemental, tout en fustigeant l’inaction persistante des autorités de transition.

Selon le RNDH, plus de 84 personnes ont été tuées en neuf mois dans l’Artibonite, où la population vit sous la menace constante des groupes armés. Sur les 17 communes du département, 8 seraient actuellement sous le contrôle de gangs, dont L’Estère, Liancourt, Gros-Morne, Lachapelle, Petite-Rivière de l’Artibonite, Verrettes, Marchand-Dessalines et Montrouis.

L’organisation affirme que la population civile, terrorisée, est livrée à elle-même, sans présence policière ni aide humanitaire suffisante. « Les autorités de facto ne font preuve d’aucune pitié pour la population artibonitienne, qui subit quotidiennement des assassinats, des pillages et des incendies », peut-on lire dans le communiqué du RNDH.

Le département, considéré comme le grenier agricole du pays, est aujourd’hui paralysé : les agriculteurs ne peuvent plus accéder à leurs champs, les routes nationales sont bloquées par des groupes armés, et plusieurs marchés publics fonctionnent au ralenti. Cette insécurité chronique accentue la crise alimentaire déjà alarmante dans plusieurs communes.

Pendant ce temps, le gouvernement de transition fait face à de vives critiques pour son manque de réponse concrète. Le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a récemment suscité la controverse en se rendant au Japon pour participer à une exposition internationale, accompagné d’une délégation d’une quinzaine de personnes.

Selon une source citée par Métronome, ce déplacement aurait coûté plus de 25 millions de gourdes au Trésor public, une dépense jugée inappropriée par plusieurs acteurs de la société civile, compte tenu de la crise sécuritaire et humanitaire qui frappe le pays.

Des voix s’élèvent pour réclamer des mesures urgentes dans l’Artibonite, notamment le déploiement d’unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH), une assistance humanitaire aux déplacés, et une stratégie claire pour reprendre le contrôle des communes sous influence criminelle.

Le RNDH appelle enfin la communauté internationale à assumer sa part de responsabilité dans la crise, en soutenant une réponse coordonnée à la hauteur du drame humain qui se joue dans ce département clé du pays.


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