Par la rédaction de Lawouze Infos
Washington, 6 novembre 2025 — Nouveau coup dur pour la communauté LGBTQIA+ aux États-Unis. La Cour suprême a statué, ce jeudi, que le sexe figurant sur le passeport américain devra désormais correspondre à celui indiqué sur le certificat de naissance du titulaire. Cette décision, rendue à la demande de l’administration Trump, annule un jugement antérieur qui autorisait l’inscription d’une mention non binaire « X » sur les documents de voyage.
L’arrêt met ainsi un terme, du moins temporairement, à une avancée saluée par les défenseurs des droits humains. La mesure suspendue avait permis, depuis 2022, à de nombreuses personnes transgenres et non binaires de voyager avec des papiers reflétant leur identité de genre, sans être contraintes de choisir entre les catégories « homme » ou « femme ».
Selon le New York Times, la Cour suprême a estimé que l’administration fédérale dispose du pouvoir discrétionnaire de fixer les règles de délivrance des passeports, au nom de la sécurité et de la cohérence administrative.
Les plaignants, issus de plusieurs associations de défense des droits civiques, ont dénoncé une décision discriminatoire qui expose les personnes transgenres à des risques accrus de harcèlement et de violence lors de leurs déplacements à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.
« Ce jugement constitue un retour en arrière dramatique pour la reconnaissance juridique des identités de genre », a déclaré un représentant de l’organisation Lambda Legal, promettant de poursuivre le combat « pour la dignité et la sécurité des personnes trans ».
Cette décision marque un revirement significatif dans la politique fédérale américaine, après plusieurs années de progrès sous l’administration Biden, qui avait autorisé l’ajout du genre “X” sur les passeports à partir de 2022.
Avec cette nouvelle orientation, les États-Unis rejoignent désormais les pays qui limitent la reconnaissance légale des identités de genre à un cadre strictement binaire, alors même que plusieurs nations dont le Canada, l’Allemagne ou l’Australie continuent de proposer des options non binaires sur leurs documents officiels.
Les associations LGBTQIA+ redoutent que cette décision ouvre la voie à d’autres restrictions dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’emploi, dans un contexte politique de plus en plus polarisé à l’approche des élections présidentielles de 2026.

0 commentaire