Washington, 20 septembre 2025 – Le président américain a annoncé, ce vendredi 19 septembre 2025, une nouvelle mesure restreignant l’accès au visa H-1B, un programme largement utilisé par les entreprises de la Silicon Valley pour recruter des travailleurs étrangers hautement qualifiés. La décision a été officialisée par une proclamation présidentielle qui vise, selon la Maison-Blanche, à favoriser l’embauche de citoyens américains dans les secteurs stratégiques.
Le visa H-1B permet à des entreprises, notamment dans la technologie, l’ingénierie, la science et les mathématiques (STEM), d’employer temporairement des professionnels étrangers. Or, ce dispositif est crucial pour de nombreux groupes dépendant de talents venus d’Inde, de Chine et d’autres pays. Selon des données officielles, le nombre de travailleurs étrangers dans ces domaines a plus que doublé entre 2000 et 2019, atteignant près de 2,5 millions de personnes.
Lors de l’annonce, Howard Lutnick, responsable du Département du Commerce, a justifié la décision :
« Si nous devons former des techniciens, formons-les dans nos meilleures universités. Formons des Américains ! Il faut cesser de laisser des étrangers venir prendre nos emplois ».
Un secteur technologique sous pression
Cette nouvelle restriction est perçue comme un coup dur pour les géants de la technologie tels que Google, Microsoft, Apple ou Amazon qui s’appuient depuis des décennies sur des ingénieurs étrangers pour combler la pénurie de main-d’œuvre qualifiée aux États-Unis. Des experts estiment que la mesure pourrait ralentir l’innovation et compliquer les projets nécessitant une expertise pointue.
Le visa H-1B, déjà au cœur de débats politiques sous les précédentes administrations, avait vu ses frais d’obtention augmenter sous Donald Trump, passant de 1 700 à plus de 4 500 dollars, puis jusqu’à 100 000 dollars pour certaines catégories. La proclamation actuelle pourrait aller plus loin en réduisant les quotas annuels ou en imposant des conditions supplémentaires pour les entreprises sponsors.
Réactions et perspectives
Des organisations patronales et des associations de l’industrie technologique ont immédiatement exprimé leurs inquiétudes. Elles craignent que cette décision ne pousse les talents internationaux à se tourner vers d’autres pays comme le Canada, le Royaume-Uni ou l’Allemagne, qui mettent en avant des programmes plus attractifs.
La Maison-Blanche affirme de son côté que la priorité reste de protéger le marché du travail national, dans un contexte où la compétition pour les emplois qualifiés s’intensifie. Des recours juridiques ou des ajustements réglementaires pourraient toutefois être envisagés dans les prochains mois, alors que les entreprises technologiques s’organisent pour tenter de limiter l’impact de cette décision sur leur recrutement.
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