Paris, 10 septembre 2025 – La France a été secouée ce mercredi par une vaste journée de mobilisation sociale baptisée « Bloquons tout », organisée par des collectifs de manifestants opposés à la politique du président Emmanuel Macron. Dans plusieurs villes du pays, rassemblements, blocages et actions symboliques se sont multipliés, traduisant une colère persistante autour des questions de pouvoir d’achat, de répartition des richesses et de défiance envers le gouvernement.
Des opérations spectaculaires
À Ussel, en Corrèze, plusieurs manifestants sont entrés dans un supermarché et ont rempli quatre chariots de denrées alimentaires sans passer à la caisse. Cette action, qualifiée de « Chariots gratuits », avait été relayée ces derniers jours sur les réseaux sociaux, encouragée comme un moyen de dénoncer l’inflation et les difficultés à se nourrir dignement. « On a essayé de bloquer des accès, de s’interposer, mais cela n’a servi à rien », a déclaré le directeur du magasin au quotidien La Montagne.
Une mobilisation d’ampleur nationale
Selon le ministère de l’Intérieur, 106 actions de blocage et 273 rassemblements ont été recensés au total ce mercredi 10 septembre 2025, représentant 430 actions sur le territoire et réunissant environ 29 000 participants. À midi, le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC) signalait également 105 incendies de voie publique.
À Paris, plusieurs foyers de tensions ont éclaté, notamment dans le quartier de Strasbourg-Saint-Denis et sur le boulevard du même nom, tandis qu’un grand rassemblement place de la République se tenait dans une atmosphère plus calme. À 11 heures, 295 interpellations avaient été effectuées en France, dont 171 dans la capitale et sa petite couronne. Quatre membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés dans le cadre des affrontements.
Témoignages de colère
Les revendications exprimées dans les cortèges sont diverses, mais convergent vers une même préoccupation : le pouvoir d’achat. « Ce qui est important, c’est le pouvoir d’achat des Français », confiait un manifestant interrogé par LCI. D’autres mettent en cause la politique économique du président Macron : « On parle de la dette, mais il faut rappeler que cette dette a été causée par les huit ans de macronisme et les cadeaux faits aux riches. » Pour certains, la réinstauration de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) constitue une revendication prioritaire.
Incident à Bayonne
À Bayonne, un incident a marqué la journée : une manifestante est tombée dans l’Adour, la rivière qui traverse la ville, au cours d’un rassemblement. Un policier s’est immédiatement jeté à l’eau pour lui porter secours. Les circonstances de cette chute restent encore à éclaircir, selon la radio locale Ici Pays Basque.
Une contestation qui se radicalise
Cette journée du 10 septembre confirme la montée d’un climat social tendu. Alors que le gouvernement tente de maintenir le cap sur ses réformes économiques et budgétaires, les opposants entendent poursuivre la mobilisation dans les prochaines semaines. Le mot d’ordre « Bloquons tout » illustre une stratégie de radicalisation et de visibilité des mouvements contestataires, qui veulent montrer que la colère sociale ne faiblit pas.
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