Par la rédaction de Lawouze Infos
Port-au-Prince, 28 octobre 2025 — Le coordonnateur de la Commission nationale de lutte contre la drogue (CONALD), Carl Henry Péricles, se retrouve au cœur d’une nouvelle affaire judiciaire embarrassante pour le pouvoir intérimaire. Dans un rapport accablant de 27 pages, la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) recommande l’émission de mandats d’amener contre M. Péricles ainsi que contre Nolaire Compère, administrateur de la compagnie BAFOS, pour leur implication présumée dans une affaire d’utilisation illégale de véhicules appartenant à la société RJ Rent a Car.
Selon le document de la DCPJ, plusieurs voitures appartenant à cette entreprise de location avaient été placées sous scellés judiciaires et entreposées dans les locaux de la CONALD dans le cadre d’une enquête en cours. Toutefois, les enquêteurs affirment avoir découvert que ces véhicules auraient été retirés et utilisés illégalement par des responsables de la CONALD, en violation flagrante des procédures et du droit.
Le rapport évoque un stratagème organisé au sein même de l’institution, visant à mettre à la disposition de certains cadres ces voitures saisies, à des fins strictement personnelles. Les enquêteurs estiment que cette pratique constitue non seulement une usurpation de biens sous contrôle judiciaire, mais également une atteinte à la probité administrative.
Cette nouvelle affaire vient ternir davantage l’image du pouvoir intérimaire, déjà fragilisé par une série de scandales impliquant plusieurs hauts fonctionnaires et conseillers politiques. Plusieurs observateurs y voient un signe supplémentaire de dérive et de perte de contrôle au sommet de l’État, alors que le pays peine à instaurer un climat de transparence et de bonne gouvernance.
Pour l’heure, ni Carl Henry Péricles ni Nolaire Compère n’ont réagi publiquement à ces accusations. Le ministère de la Justice n’a pas encore confirmé si les mandats d’amener recommandés par la DCPJ ont été effectivement délivrés.
L’affaire soulève toutefois de vives inquiétudes quant à la crédibilité de la CONALD, une institution censée lutter contre la criminalité organisée, le blanchiment d’argent et le trafic de stupéfiants — des fléaux qui gangrènent la vie politique et économique du pays.
En attendant les suites judiciaires, l’opinion publique s’interroge : comment une entité censée incarner l’intégrité et la lutte contre la corruption a-t-elle pu se retrouver au centre d’un tel scandale ?

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