Port-au-Prince, 30 septembre 2025 – Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté ce mardi la résolution 2793, autorisant la transformation de la Mission multinationale de soutien à la police (MMAS) en une force renforcée de lutte contre les gangs armés en Haïti. Avec 12 votes favorables et 3 abstentions, dont celles de la Russie et de la Chine, le texte ouvre la voie au déploiement d’une mission élargie pouvant compter jusqu’à 5 500 personnels, mêlant policiers et militaires.
Un tournant attendu dans la crise sécuritaire
Cette nouvelle force, baptisée « Force multinationale de lutte contre les gangs », aura pour mandat prioritaire de rétablir la sécurité et l’ordre public sur l’ensemble du territoire haïtien, confronté depuis plusieurs années à une montée en puissance des groupes armés. Les violences attribuées aux gangs ont paralysé l’activité économique, provoqué des déplacements massifs de population et fragilisé encore davantage les institutions.
Selon le gouvernement haïtien, cette décision constitue « une avancée majeure » dans la coopération entre Haïti et la communauté internationale. DAns un communiqué publié par la Primature, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a salué le vote, exprimant la « profonde reconnaissance » du pays envers ses partenaires.
Les soutiens clés
Le communiqué officiel a notamment mis en avant :
Les États-Unis, pour leur rôle moteur dans la conception et le financement de la mission.
Le Panama, qui a accompagné activement la transition de la MMAS vers une force élargie.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, ainsi que les membres du Conseil de sécurité pour leur soutien constant.
La Rédaction
Le Standing Group (incluant Salvador, Guatemala, Panama, Jamaïque et Bahamas) pour leur solidarité régionale.
Le Kenya, déjà engagé dans la première phase de la mission.
La CARICOM et l’OEA, pour leur appui politique continu.
La Russie et la Chine, dont l’abstention a permis l’adoption de la résolution.
Un dispositif renforcé
Outre l’augmentation du nombre de personnels, la résolution prévoit la création d’un Bureau de soutien de l’ONU chargé de coordonner les opérations et d’assurer une meilleure efficacité de la mission sur le terrain. Cette structure vise à éviter les dysfonctionnements constatés lors de précédentes interventions internationales en Haïti.
Un horizon encore incertain
Si le gouvernement haïtien voit dans cette résolution une opportunité stratégique pour « brider la violence des gangs et protéger la population », de nombreux observateurs appellent à la prudence. Les précédentes missions onusiennes en Haïti ont laissé un bilan mitigé, parfois terni par des scandales.
La mise en œuvre concrète de cette nouvelle force sera donc déterminante. Les prochains mois permettront de mesurer si ce renfort international marquera enfin un tournant dans la lutte contre l’insécurité chronique ou s’il ne constituera qu’un épisode supplémentaire dans une longue succession d’initiatives internationales.
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