Par la rédaction de Lawouze Infos
Port-au-Prince, 10 novembre 2025 — L’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) a émis un avis de recherche à l’encontre de Jean Ronald Joseph, ancien directeur général du Fonds National de l’Éducation (FNE). Ce dernier est poursuivi pour détournement de biens publics, abus de fonction, abus de biens sociaux et entrave au bon fonctionnement de la justice, selon un communiqué de l’institution rendu public ce lundi.
L’ancien haut fonctionnaire, nommé sous l’administration du président Jovenel Moïse, est accusé d’avoir refusé à plusieurs reprises de répondre aux convocations de l’ULCC dans le cadre d’une enquête portant sur la gestion du FNE et l’utilisation des fonds publics destinés à l’éducation. Après plusieurs rappels restés sans suite, l’institution anticorruption a décidé de passer à la vitesse supérieure en lançant des recherches actives contre l’ex-directeur général.
Selon des sources proches du dossier, l’enquête porterait notamment sur des contrats d’achat et de construction de bâtiments scolaires, ainsi que sur des dépenses jugées injustifiées dans le cadre de projets financés par le Fonds.
L’ULCC soupçonne également une mauvaise gestion des ressources issues de la taxe sur les transferts internationaux et les appels téléphoniques, principale source d’alimentation du FNE.
Le refus de M. Joseph de se présenter devant les enquêteurs pourrait constituer, selon le droit haïtien, un acte d’entrave à la justice. L’ULCC invite par conséquent toute personne détenant des informations sur sa localisation à coopérer avec les autorités compétentes.
Ce nouveau développement intervient dans un contexte où l’organisme anticorruption tente de renforcer la lutte contre la dilapidation des fonds publics, alors que plusieurs anciens responsables d’institutions publiques sont déjà dans le viseur de la justice haïtienne.
Le Fonds National de l’Éducation, créé en 2011, a pour mission de financer la scolarisation universelle et améliorer les infrastructures scolaires à travers le pays. Depuis plusieurs années, sa gestion fait toutefois l’objet de critiques et de soupçons récurrents de corruption.
L’ULCC a réaffirmé sa détermination à poursuivre toutes les personnes impliquées dans des actes de corruption, indépendamment de leur rang ou de leurs affiliations politiques.

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