La crise humanitaire en Haïti s’aggrave rapidement. En avril 2025, plus de 67 000 personnes ont été déplacées à la suite d’une intensification des violences armées, en particulier dans les départements du Centre et de l’Artibonite, selon l’ONU. Ce chiffre porte le total national à plus de 203 000 déplacés, avec une hausse marquée du nombre de sites d’accueil informels.
Dans le Centre, plus de 51 000 personnes ont fui après des attaques fin mars, dont environ 12 584 vivent aujourd’hui dans des conditions précaires sur 95 sites informels. Une mission humanitaire à Hinche et Boucan-Carré a signalé des besoins critiques en abris, nourriture, soins médicaux, eau et protection, surtout pour les femmes et les enfants. Dans l’Artibonite, 16 000 habitants de Petite Rivière ont été contraints de fuir fin avril.
En parallèle, la sécurité alimentaire continue de se dégrader. Selon les données IPC, 5,7 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë, et l’UNICEF rapporte plus d’un million d’enfants en situation de malnutrition sévère. Cette précarité alimentaire reflète l’ampleur de la crise multidimensionnelle que traverse le pays.
Le système éducatif est lui aussi gravement touché : plus de 1 600 écoles sont fermées, privant d’éducation environ 243 000 enfants. Certaines ont été transformées en abris pour les déplacés, d’autres occupées par des groupes armés. Malgré cela, les efforts humanitaires ont permis de distribuer 4,2 millions de repas chauds à près de 450 000 élèves dans près de 1 900 établissements.
Face à cette situation critique, le Plan de réponse humanitaire 2025 lancé par l’ONU requiert 908 millions de dollars, mais seuls 70 millions ont été récoltés à ce jour. Ce manque de financement freine considérablement les interventions, alors que les Nations Unies appellent à une mobilisation urgente pour éviter une détérioration encore plus grave de la situation.
Crédit Photo : Ralph Teddy Erol, Archives Reuters
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