Haïti : pression américaine pour l’organisation des élections dans un contexte de forte insécurité

Port-au-Prince, Haïti – L’ambassade des États-Unis en Haïti a réaffirmé son exigence concernant l’organisation des élections dans le pays, soulignant la nécessité pour le Comité de Pilotage Technique (CPT) et le gouvernement intérimaire de présenter un plan clair assorti d’un calendrier précis. Cette déclaration a été faite par l’ambassadeur Henry T. Wooster, récemment revenu de New York après sa participation à l’Assemblée générale de l’ONU, via le compte officiel X de la mission diplomatique américaine.

« Le moment est venu pour le CPT et les membres du gouvernement haïtiens de remplir leur rôle afin de présenter un plan précis et assorti d’un calendrier pour les élections et la transition politique », a affirmé l’ambassadeur. Selon les États-Unis, le lancement rapide du processus électoral est essentiel pour mettre fin à la transition actuelle.

Cependant, la question de la faisabilité des élections demeure critique. Près de 85 % de la capitale, Port-au-Prince, et une partie importante du département de l’Artibonite sont actuellement contrôlées par des gangs armés, compliquant considérablement l’organisation d’un scrutin sécurisé et crédible.

Face à cette situation, les Nations Unies ont adopté la semaine dernière une résolution visant à remplacer la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MMAS) par une « force robuste » chargée de démanteler les gangs de la coalition criminelle « ViV Ansanm ». Selon des experts, il faudra au moins six mois pour que cette nouvelle mission devienne opérationnelle sur le terrain. Or, le mandat du CPT prend fin le 7 février 2026, soit dans moins de quatre mois, ce qui laisse planer de sérieux doutes sur la possibilité de tenir des élections dans ce délai.

Le défi reste donc de taille pour les autorités haïtiennes et la communauté internationale : comment assurer un processus électoral crédible et sécurisé dans un contexte où l’insécurité et la violence des gangs continuent de paralyser de larges portions du territoire national.