Par la rédaction de Lawouze Infos
Vendredi 31 Octobre 2025 — Depuis plusieurs jours, le nom de Jean Ernest Muscadin, commissaire du gouvernement de Miragoâne, occupe le devant de la scène sur les réseaux sociaux haïtiens. Une photo générée par intelligence artificielle (IA), le représentant en costume présidentiel, a déclenché une vague de réactions et de commentaires passionnés parmi les internautes.
Certains y voient une simple tendance virale. D’autres, en revanche, y lisent une projection symbolique de ce que Muscadin incarne aujourd’hui pour une partie de la population : la fermeté face au chaos sécuritaire qui gangrène Haïti.
Un symbole de fermeté dans un contexte de violence généralisée
Depuis son arrivée à la tête du parquet de Miragoâne, Jean Ernest Muscadin s’est forgé une réputation d’homme intransigeant. Il a multiplié les opérations contre les groupes armés, souvent dans des zones considérées comme hors du contrôle de l’État. Ses partisans le présentent comme un modèle de courage et d’efficacité, tandis que ses détracteurs dénoncent des méthodes expéditives et une justice « hors des normes républicaines ».
Malgré ces critiques, le commissaire demeure l’une des rares figures publiques à bénéficier d’un soutien populaire visible sur les réseaux. Plusieurs internautes affirment que “Muscadin pa jwe ak bandi”, une phrase devenue presque un slogan pour ceux qui réclament une main de fer face à la criminalité.
Une popularité en hausse, nourrie par la lassitude citoyenne
Dans un contexte où la population vit au rythme des affrontements armés, des enlèvements et de l’impunité, la figure de Muscadin suscite un espoir de redressement et d’autorité. Son image, amplifiée par les réseaux sociaux, dépasse aujourd’hui la simple fonction judiciaire : elle devient politique.
Des montages, affiches et vidéos circulent, présentant le commissaire comme un potentiel candidat à la présidence. Un débat d’autant plus animé que, récemment, une liste non officielle de personnalités pressenties pour l’élection présidentielle a fuité sur internet. Parmi les noms mentionnés figurent, outre Jean Ernest Muscadin, l’économiste Etzer Emile, l’historien Michel Soukar, le maire de Delmas Wilson Jeudy, l’ancien sénateur Jacques Sauveur Jean et l’ancienne Première dame Martine Moïse, entre autres.
Entre admiration et inquiétude
Si le courant de sympathie autour de Muscadin traduit une fatigue collective face à la montée de l’insécurité, il soulève également des interrogations sur le type de leadership que souhaite le peuple haïtien.
Certains observateurs craignent qu’un culte de la personnalité centré sur la force et la répression ne détourne le pays d’un véritable État de droit. D’autres, au contraire, jugent que dans la situation actuelle, seule une poigne ferme peut restaurer l’ordre et la confiance dans les institutions.
Un débat révélateur d’un pays en quête d’autorité
Qu’il devienne ou non candidat, Jean Ernest Muscadin est désormais un acteur incontournable de l’imaginaire collectif haïtien. Son nom cristallise à la fois l’aspiration à la sécurité, la colère contre le système judiciaire, et le désir de voir émerger des dirigeants capables d’agir avec détermination.
Dans un pays en quête d’espoir et de stabilité, la popularité du commissaire de Miragoâne en dit long : Haïti cherche un symbole d’autorité, quitte à ce qu’il soit controversé.

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