La Cour suprême des États-Unis a autorisé, ce vendredi 30 mai 2025, l’administration Trump à révoquer la « libération conditionnelle » accordée à plus de 500 000 migrants originaires d’Amérique latine et des Caraïbes. Ce programme, mis en place par Joe Biden, permettait à ces personnes de séjourner temporairement aux États-Unis pour des raisons humanitaires. En tout, environ 532 000 migrants avaient bénéficié de cette mesure. Sa suspension pourrait entraîner des expulsions accélérées, alors que le litige se poursuit devant les tribunaux inférieurs.
Cette décision pèse particulièrement sur les ressortissants haïtiens, nombreux à avoir bénéficié du programme de « libération conditionnelle humanitaire », aussi appelé parole humanitaire.
En annulant l’ordonnance de la juge fédérale Indira Talwani, qui bloquait l’arrêt du programme, la Cour suprême a ouvert la voie à l’expulsion rapide de milliers de migrants, bien que la procédure judiciaire soit toujours en cours. Deux des juges progressistes, dont Ketanji Brown Jackson, ont exprimé leur opposition, dénonçant les conséquences « dévastatrices » de cette mesure sur les populations concernées.
Malgré la grave crise humanitaire qui sévit actuellement en Haïti, des milliers de ressortissants haïtiens risquent désormais une déportation massive, en particulier ceux en situation irrégulière, y compris ceux bénéficiant du statut de protection temporaire (TPS).
Dès son retour à la présidence, en janvier, Donald Trump avait signé un décret mettant fin au programme. Le Département de la Sécurité intérieure a confirmé cette décision en mars. Selon l’administration, cette révocation permettrait de faciliter le recours à la procédure dite de « retrait accéléré », une méthode d’expulsion plus rapide, rapporte l’agence Reuters.
Toujours selon Reuters, cette affaire s’inscrit dans une série de recours urgents déposés par l’exécutif républicain devant la Cour suprême, dans le but d’annuler des décisions judiciaires qui entravent sa politique migratoire. Le 19 mai, la Cour avait déjà autorisé la suspension du TPS accordé à quelque 350 000 Vénézuéliens.
Les plaignants des migrants bénéficiant de la libération conditionnelle et leurs parrains américains accusent l’administration Trump de violer la loi fédérale régissant les actions des agences gouvernementales.
À noter enfin que, selon plusieurs sources, environ 150 mercenaires sous contrat avec la société américaine Blackwater devraient prochainement être déployés en Haïti. Leur mission : renforcer la Police nationale d’Haïti ainsi que la Mission multinationale de soutien à la sécurité, afin de lutter contre les groupes armés qualifiés de terroristes.
Lawouze Info
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