La visite du président ukrainien, Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, ce vendredi 28 février 2025, devait être l’occasion de renforcer les liens entre l’Ukraine et les États-Unis. Au lieu de cela, elle a mis en lumière la vulnérabilité de Kiev face à Washington, ainsi que l’incapacité de l’Europe à s’opposer aux décisions américaines. Cette rencontre, marquée par des tensions et des accusations, révèle une réalité troublante : l’Ukraine et l’Europe sont prisonnières d’une dépendance stratégique envers les États-Unis, une dépendance qui limite leur marge de manœuvre et compromet leur souveraineté.
Volodymyr Zelensky s’est rendu à Washington avec l’espoir de signer un accord sur les ressources minières ukrainiennes, essentiel pour son pays en guerre. Mais la réunion avec Donald Trump et son vice-président J.D. Vance a tourné au fiasco. Accusé de manquer de respect envers les États-Unis et de ne pas montrer suffisamment de gratitude, Zelensky a quitté la Maison-Blanche les mains vides, sans les garanties de sécurité qu’il espérait.
« Volodymyr Zelensky a manqué de respect envers les États-Unis dans ce bureau ovale. Il pourra revenir à la Maison-Blanche quand il sera prêt pour la paix », a déclaré Trump sur son réseau Truth Social. Ces propos, teintés de mépris, illustrent la position de force des États-Unis face à un allié qu’ils considèrent comme un partenaire subalterne.
L’Ukraine, en quête de soutien militaire et économique, s’est placée dans une position de dépendance vis-à-vis des États-Unis. Cette dépendance, bien que compréhensible dans un contexte de guerre, a des conséquences désastreuses. En se reliant étroitement à Washington, Kiev a perdu une partie de sa souveraineté et de sa capacité à négocier sur un pied d’égalité.
L’échec de cette rencontre montre que les États-Unis utilisent leur position dominante pour imposer leurs conditions, sans égard pour les besoins réels de l’Ukraine. L’accord sur les minerais, qui aurait pu apporter des ressources cruciales à Kiev, a été sacrifié sur l’autel des intérêts américains.
L’Europe, bien que solidaire de l’Ukraine, n’a pas les moyens de s’opposer aux décisions américaines. Les dirigeants européens, comme Emmanuel Macron et Keir Starmer, ont tenté de préparer le terrain pour Zelensky, mais leurs efforts ont été balayés par l’affrontement à la Maison-Blanche.
« Le monde libre a besoin d’un nouveau leader. C’est à nous, Européens, de relever ce défi », a déclaré Kaja Kallas, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères. Cette déclaration, bien que courageuse, souligne l’impuissance de l’Europe face à la puissance américaine.
La dépendance européenne envers les États-Unis pour sa sécurité, notamment via l’OTAN, limite sa capacité à agir de manière indépendante. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les priorités américaines ne coïncident pas toujours avec celles de l’Europe.
L’affrontement entre Trump et Zelensky révèle les limites de la stratégie ukrainienne. En misant tout sur le soutien américain, Kiev s’est exposée à des humiliations et à des revers diplomatiques. L’Europe, quant à elle, doit prendre conscience de sa vulnérabilité et œuvrer à une plus grande autonomie stratégique.
Les déclarations de Trump, qui affirme que « les Russes me respectent », montrent que les États-Unis privilégient leurs propres intérêts, même au détriment de leurs alliés. Cette réalité doit inciter l’Ukraine et l’Europe à repenser leur approche et à diversifier leurs partenariats.
La visite du président Zelensky à Washington a été un échec cuisant, mais elle doit servir de catalyseur pour un changement de stratégie. L’Ukraine ne peut pas se permettre de dépendre exclusivement des États-Unis, et l’Europe doit s’affranchir de sa dépendance vis-à-vis de Washington.
Il est temps pour Kiev et Bruxelles de construire une alliance plus équilibrée, fondée sur des intérêts communs et une véritable souveraineté. Sans cela, ils resteront à la merci des caprices de la politique américaine, avec des conséquences désastreuses pour leur sécurité et leur stabilité.
Par Jean Wesley Pierre, rédacteur de Lawouze Info
Crédit : Radio-Canada et CNN
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