L’administration Trump a annoncé, le 27 juin 2025, la fin du Statut de Protection Temporaire (TPS) accordé aux Haïtiens vivant aux États-Unis. Cette décision expose plus de 500 000 personnes à un risque imminent d’expulsion, malgré leur présence de longue date sur le territoire américain. Le Département de la Sécurité intérieure justifie cette mesure en affirmant que la situation en Haïti s’est suffisamment améliorée pour garantir un retour sans danger.
Cependant, cette position est vivement contestée. Alors que le DHS affirme une stabilisation du pays, le Département d’État déconseille toujours aux citoyens américains de se rendre en Haïti, invoquant les risques d’enlèvements, de criminalité et l’effondrement des structures de santé. Cette contradiction alimente les critiques contre la décision présidentielle.
Cette révocation du TPS s’inscrit dans la ligne dure de la politique migratoire de Donald Trump, qui concrétise ainsi une promesse de campagne. Si la protection en vigueur prend officiellement fin le 3 août, la décision entrera pleinement en application dès le 2 septembre. Pour les bénéficiaires haïtiens, l’incertitude est totale.
Le contexte haïtien aggrave la portée de cette mesure : absence d’élections depuis neuf ans, violence généralisée, contrôle des gangs sur la majorité de la capitale, écoles et hôpitaux incendiés, et plus d’un million de déplacés internes. De nombreux migrants risquent d’être renvoyés dans des zones dévastées ou devenues inhabitables.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump s’efforce de démanteler les dispositifs instaurés par l’administration Biden. Récemment, la Cour suprême a levé une interdiction de révocation d’un autre programme humanitaire, affectant des centaines de milliers de migrants d’Amérique latine, dont les Haïtiens. Ceux qui ne sont plus couverts par ces mesures perdent tout statut légal.
La crise en Haïti s’est intensifiée depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Selon l’ONU, près de 5,7 millions de personnes souffrent de faim aiguë, et plus de 1 600 écoles ont fermé depuis janvier 2025. L’accès aux services sociaux de base, notamment pour les enfants, est dramatiquement réduit.
Le TPS, accordé après le séisme de janvier 2010, avait été prolongé à plusieurs reprises, la dernière fois par le président Biden jusqu’en février 2026. Cette décision a été annulée par la nouvelle secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem. Des recours juridiques sont en préparation, comme ce fut déjà le cas en 2017, lorsque Trump avait tenté, sans succès, de mettre fin à ce programme.
Lawouze Info
0 commentaire