Port-au-Prince, Haïti – 12 avril 2025 – Alors que les gangs armés étendent leur emprise sur le pays, semant la terreur parmi les civils, le gouvernement haïtien affiche une impuissance criante, minée par la corruption et l’inaction. Les récentes attaques à Mirebalais, les assassinats de policiers et l’enlèvement brutal d’un policier sur la route de l’aéroport illustrent l’effondrement de l’État, incapable de protéger sa population.
La députée haïtiano-américaine Sheila Cherfilus-McCormick tente de lever la voile sur les liens troubles entre l’élite haïtienne et les gangs armés. Son projet de loi, soutenu de manière bipartisane aux États-Unis, vise à exposer ces collusions criminelles. Pendant ce temps, en Haïti, le ministre de la Défense, Jean-Michel Moïse, reconnaît timidement qu’un “gouvernement faible est l’une des causes de la prolifération des gangs”, sans pour autant proposer de solutions concrètes.
Comment croire en la bonne foi d’un État dont les membres, comme l’ancien sénateur Nenel Cassy – aujourd’hui membre du cabinet du Premier ministre –, font l’objet d’avis de recherche pour des suspicions criminelles ? La justice, politisée, semble incapable d’agir, tandis que la police est dépassée, mal équipée et souvent abandonnée à son sort.
Après avoir pris le contrôle de Mirebalais, le gang dirigé par Jeff menace désormais Hinche. Les unités spéciales de la PNH, envoyées en renfort, peinent à contenir l’avancée des bandits. Pendant ce temps, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé se contente de “partager la douleur” des familles des policiers tués, sans annoncer de plan d’urgence.
Les déclarations du ministre de la Défense, rappelant que l’armée “peut opérer en toute opacité”, sonnent creux dans un pays où les forces de l’ordre sont régulièrement humiliées par des bandes illégales mieux armées. Où sont les interventions promises ? Où sont les arrestations des commanditaires de ces violences ?
Le cas de la journaliste Roselande Belony, agressée, volée et humiliée par des gangs à La Plaine, est emblématique. Au lieu d’une indignation nationale, certains préfèrent blâmer la victime, comme si le crime était sa faute. Cette lâcheté collective permet aux criminels d’agir en toute impunité.
Combien de morts faudra-t-il encore ? Combien de villes devront tomber sous le joug des gangs avant que le peuple haïtien ne se soulève contre cette classe politique corrompue et inepte ? Le gouvernement actuel a prouvé son incapacité à gouverner. La corruption a gangréné toutes les institutions, l’insécurité est devenue la norme, et les promesses ne sont que du vent.
La solution ne viendra pas d’en haut. Elle viendra d’une mobilisation massive, d’un rejet total de ce système pourri. Les Haïtiens doivent exiger des comptes, descendre dans les rues, bloquer les symboles du pouvoir, et forcer un changement radical. Sinon, le pays sombrera définitivement dans le chaos.
Jean Wesley Pierre
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