Lawouze Info

IMG-20250410-WA0382.jpg

Washington, 10 avril 2025 – Alors que le Conseiller-Président Smith Augustin multiplie les appels à l’aide internationale lors de sa rencontre avec le Secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, une question persiste : qu’attend le pouvoir haïtien pour agir concrètement sur le terrain ?

Certes, le Président Augustin a raison de souligner le caractère transnational des gangs haïtiens, alimentés par des trafics d’armes et de drogues. Oui, la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) a besoin de 900 millions de dollars pour se déployer pleinement. Mais après des années de chaos, où sont les véritables initiatives locales pour reprendre le contrôle du pays ?

Les gangs règnent en maîtres sur Port-au-Prince et une grande partie du territoire, tandis que les dirigeants haïtiens semblent attendre passivement que la communauté internationale règle le problème à leur place. Pourquoi aucune offensive sérieuse n’a-t-elle été lancée par les forces nationales ? Pourquoi aucune stratégie crédible de reconquête des quartiers n’est-elle visible ?

Le Président Augustin a plaidé pour une “réponse plus humaine” envers les migrants haïtiens. Mais ne devrait-il pas d’abord s’attaquer aux causes de leur exode ? La violence et la misère qui poussent des milliers de personnes à fuir sont le résultat de l’incapacité de l’État à assurer sécurité et stabilité.

L’idée d’un symposium régional est louable, mais Haïti a déjà connu des dizaines de réunions, de sommets et de plans stratégiques… POUR QUEL RÉSULTAT ? Les gangs sont plus puissants que jamais. Combien de temps faudra-t-il attendre avant que les discours ne se transforment en actions ?

Le Président Augustin réaffirme son engagement pour des élections en 2026. Mais comment organiser un scrutin dans un pays où l’État n’a même pas le contrôle de ses propres rues ? À quoi servira une transition démocratique si le pays reste aux mains des gangs ?

La communauté internationale ne peut pas tout faire. Si les autorités haïtiennes veulent vraiment sauver leur pays, elles doivent montrer une réelle volonté de combattre les gangs, reprendre le contrôle des territoires perdus, et cesser de tout attendre de l’étranger.

Jusqu’à présent, le bilan est accablant : beaucoup de discours, peu d’actions. Et pendant ce temps, le peuple haïtien continue de souffrir.

Jean Wesley Pierre

Catégories : Politique

0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *