Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié un rapport dénonçant les conditions inhumaines observées dans dix commissariats et sous-commissariats du département de l’Ouest, inspectés entre avril et mai 2025.
Le rapport révèle que des cellules conçues pour des détentions temporaires sont utilisées comme lieux d’enfermement prolongé. Ces espaces sont surpeuplés, insalubres, mal ventilés et privés de lumière. Certains détenus y restent plusieurs mois, voire plus d’un an, sans jugement ni accès à des soins ou à une alimentation décente.
Des cas de gale ont été signalés par des prisonniers au commissariat de Delmas 33 et à Pétion-Ville, de tuberculose à Tabarre ; à Canapé-Vert, un détenu crache du sang depuis plusieurs mois. Par ailleurs, des furoncles ainsi que des infections vaginales ont été rapportés au commissariat de Port-au-Prince.
Selon le RNDDH, cette situation résulte de la fermeture de plusieurs prisons civiles, contraignant les autorités à transformer les commissariats en centres de détention improvisés, en violation flagrante des droits fondamentaux.
Le rapport met également en lumière la précarité des conditions sanitaires : absence d’hygiène, infestations, chaleur extrême et rareté des visites familiales. Les détenus dépendent souvent de la solidarité d’autres prisonniers ou du personnel pour se nourrir.
Face à ces constats, le RNDDH appelle à des réformes urgentes, notamment l’accélération des procédures judiciaires, le transfert des personnes condamnées vers des prisons fonctionnelles, l’électrification des postes de police, ainsi que l’amélioration des conditions d’hygiène. L’organisation rappelle que l’État a l’obligation de respecter les droits humains, même en période de crise sécuritaire.
Lawouze Info
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