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Port-au-Prince – Le spectre d’un nouveau bras de fer diplomatique plane sur la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) en Haïti. Selon des informations rapportées par Radio Télé Galaxie cet après-midi de 21 août 2025, les États-Unis souhaitent revoir en profondeur l’architecture de cette mission, dont le déploiement, dirigé par le Kenya depuis 2024, peine à produire des résultats concrets face aux gangs armés qui ravagent Port-au-Prince et ses environs.

Washington pousse pour un changement de cap

Les autorités américaines envisagent de doubler l’effectif de la force internationale et de retirer la direction stratégique au Kenya, invoquant les difficultés rencontrées par ce pays à gérer l’opération depuis l’arrivée de ses policiers sur le sol haïtien.
En parallèle, Washington préparerait une nouvelle résolution à soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU, afin de consolider le financement de cette mission longtemps fragilisée par un manque de moyens clairs et transparents.

Une feuille de route de 2,6 milliards de dollars

Dans les coulisses diplomatiques, une feuille de route de 2,6 milliards de dollars sur trois ans est actuellement discutée. Inspirée des recommandations du secrétaire général de l’ONU António Guterres, elle vise à donner une base financière et logistique solide à l’effort de stabilisation du pays. L’objectif : soutenir les opérations de sécurité, renforcer les institutions haïtiennes et répondre aux urgences humanitaires qui s’aggravent chaque jour.

Le peuple haïtien, grand oublié

Mais derrière les chiffres et les discours, le constat demeure implacable : sur le terrain, rien ne change vraiment. Les promesses internationales s’accumulent depuis quatre ans – sommets, résolutions, déclarations solennelles – mais la population haïtienne attend toujours des résultats tangibles.
Pendant que les chancelleries s’affrontent sur le leadership et les budgets, les gangs continuent de contrôler des pans entiers de la capitale, multipliant les kidnappings, les affrontements et les déplacements forcés de milliers de familles.

Une diplomatie à la croisée des chemins

La volonté américaine de redéfinir les contours de la mission pose une question centrale : Haïti est-il condamné à rester le terrain d’expérimentation de stratégies étrangères qui ne prennent pas en compte les besoins immédiats de sa population ?
Le débat sur le rôle du Kenya, le financement et la taille de la force internationale semble éloigné des préoccupations quotidiennes des Haïtiens : sécurité, pain, soins de santé, école.
Au final, au-delà des milliards annoncés et des réorganisations discutées, le peuple haïtien réclame surtout une vérité simple : des actes concrets, et vite.


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