Bamako, 13 septembre 2025 — Une embuscade attribuée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) a visé samedi soir un convoi de camions-citernes dans la région de Koulikoro, au nord-ouest de Kolokani, selon plusieurs sources locales et sécuritaires.
L’attaque, survenue sur l’un des axes routiers stratégiques de la zone, a entraîné la destruction de plusieurs véhicules. Si le bilan humain exact reste à confirmer, des témoins évoquent des pertes importantes, notamment parmi les chauffeurs civils. Aucun convoi militaire n’accompagnait visiblement les camions au moment de l’embuscade.
Une zone sous pression croissante
Cette attaque intervient dans un contexte de forte insécurité dans le centre et le sud-ouest du Mali, où les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda dont le JNIM est la principale coalition intensifient leurs opérations. Ces derniers mois, la région de Koulikoro, historiquement moins exposée que le centre du pays, est devenue une cible régulière des groupes armés.
« L’attaque semble avoir été minutieusement préparée. Le convoi transportait du carburant, un objectif stratégique pour les groupes armés opérant dans des zones reculées », a indiqué un responsable local, sous couvert d’anonymat.
Défi direct aux autorités et à leurs alliés
L’offensive de samedi soir illustre la capacité du JNIM à frapper des cibles logistiques malgré la présence renforcée des Forces armées maliennes (FAMa) et de leurs alliés russes du Africa Corps, anciennement liés au groupe Wagner. Ces derniers mènent depuis plusieurs semaines des opérations dans la région, notamment dans les cercles de Nara et Kolokani.
Malgré ces opérations, les jihadistes continuent de mener des actions de harcèlement, de sabotage et d’entrave à la circulation, affectant gravement les chaînes d’approvisionnement et l’économie locale.
Le silence des autorités
Jusqu’à ce dimanche matin, ni l’armée malienne ni le ministère de la Sécurité n’avaient publié de communiqué officiel sur l’incident. Le manque de communication institutionnelle après ce type d’attaque est devenu récurrent, alimentant les critiques de la société civile sur la gestion de l’information sécuritaire.
Une menace persistante
Le JNIM, coalition dominée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, a revendiqué des dizaines d’attaques contre des cibles militaires et civiles depuis le début de l’année. Présent principalement dans le centre et le nord du Mali, il semble désormais vouloir étendre son emprise vers le sud, en ciblant les axes logistiques, les convois et les symboles de l’État.
Cette dynamique met en lumière la résilience du mouvement jihadiste, malgré l’intensification des opérations militaires et les efforts de sécurisation menés par Bamako et ses partenaires étrangers.
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