Très tôt ce samedi 6 septembre 2025, un climat de panique s’est installé dans la commune de Montrouis, sur la Route Nationale #1, axe stratégique reliant Port-au-Prince au Grand Nord. Des individus lourdement armés ont intercepté plusieurs véhicules, contraignant les passagers à remettre argent, téléphones et effets personnels. Les chauffeurs, eux, ont été forcés de payer pour poursuivre leur trajet.
Selon des témoins, les zones les plus touchées se trouvent entre “Twou Sab” et le Lycée National de Montrouis, où des dizaines de voyageurs ont déjà été dépouillés. Vers 8h05 du matin, les assaillants avaient temporairement pris le contrôle de la route, provoquant un blocage et une peur généralisée parmi les usagers.
Un axe vital paralysé
La Route Nationale #1 est l’une des principales artères du pays, reliant la capitale aux départements du Nord, de l’Artibonite et du Nord-Ouest. Son insécurité croissante met en péril les échanges commerciaux et la circulation des personnes. Depuis plusieurs mois, les attaques armées, les barrages improvisés et les actes de banditisme s’y multiplient, renforçant le sentiment d’abandon des habitants.
Une insécurité généralisée
Cet épisode à Montrouis s’inscrit dans un contexte beaucoup plus large :
Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, des quartiers entiers restent sous contrôle de groupes armés, malgré les appels à l’aide de la population.
Dans l’Artibonite, berceau de la production agricole nationale, les cultivateurs vivent sous la menace permanente des gangs, ce qui compromet gravement l’approvisionnement du pays en denrées de base.
Au niveau national, les attaques contre les voyageurs, les enlèvements et les affrontements armés se sont intensifiés au cours des dernières semaines, rendant chaque déplacement risqué.
Appel à la prudence
En attendant une intervention des forces de l’ordre, les autorités locales et des organisations de la société civile appellent les usagers de la RN1 à la plus grande prudence et, si possible, à différer leurs déplacements dans la zone jusqu’à nouvel ordre.
La situation à Montrouis, bien que ponctuelle ce samedi matin, illustre une réalité devenue quotidienne pour de nombreux Haïtiens : celle d’un pays où les routes, jadis vecteurs d’échanges et de rencontres, se transforment de plus en plus en zones de guet-apens.
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