Par la rédaction de Lawouze Infos
Alors que la loi américaine HOPE (Haitian Hemispheric Opportunity through Partnership Encouragement) n’a pas été renouvelée par le Congrès des États-Unis, le gouvernement haïtien garde un silence lourd de conséquences. Cette inaction risque de porter un coup dur à l’économie nationale déjà fragilisée, notamment au secteur textile, principal bénéficiaire de ce dispositif commercial préférentiel.
En vigueur depuis 2006, la loi HOPE offrait aux entreprises haïtiennes des avantages douaniers pour l’exportation de produits textiles vers les États-Unis. Son expiration sans renouvellement remet en question des milliers d’emplois, particulièrement dans les zones franches industrielles de la capitale et des villes de province.
Malgré l’urgence, aucune déclaration officielle n’a été faite par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ni par le ministère du Commerce et de l’Industrie. Ce silence contraste fortement avec l’inquiétude grandissante des syndicats et des entrepreneurs, qui redoutent des fermetures d’usines et une vague de licenciements massifs.
Dans ce contexte, la mission de Lionel Délatour, nommé ambassadeur itinérant chargé de faire du lobbying auprès du Congrès américain pour le renouvellement de la loi, apparaît comme un échec. Selon plusieurs sources diplomatiques, les démarches entreprises n’ont pas permis de convaincre les législateurs américains, faute de suivi politique et de coordination au plus haut niveau de l’État haïtien.
Pendant que le sort de milliers d’ouvriers restait incertain, le président du CPT, Laurent Saint-Cyr, a choisi de se rendre au Japon pour participer à une exposition internationale. Une décision qui a suscité de vives critiques dans les milieux économiques et syndicaux, où l’on dénonce un manque de sens des priorités et une indifférence face à la crise sociale imminente.
« Le non-renouvellement de la loi HOPE est une catastrophe annoncée. Cela montre l’absence de leadership et de vision du gouvernement », estime un économiste interrogé par VoxFocus.
Selon des estimations, plus de 50 000 emplois directs et environ 150 000 emplois indirects pourraient être menacés dans les semaines à venir si aucune solution alternative n’est trouvée. Pour beaucoup, cette situation illustre une fois de plus la faiblesse de la diplomatie économique haïtienne et le manque de coordination entre les institutions publiques et le secteur privé.

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