La Police Nationale d’Haïti (PNH) a annoncé avoir « stoppé plusieurs bandits » lors d’une opération de grande envergure menée le vendredi 5 septembre 2025 au Centre-ville de Port-au-Prince. Selon la communication officielle de l’institution, les interventions ont ciblé les périmètres de la rue Capois, de la rue Chavannes et de l’avenue Christophe, zones fortement affectées ces derniers mois par l’insécurité.
Une opération présentée comme décisive
La PNH affirme que cette initiative s’inscrit dans un plan visant la reprise des activités sociales et économiques dans un centre-ville progressivement déserté par les commerçants, les institutions publiques et les habitants. « L’opération se poursuit avec rigueur et coordination », souligne la note de l’institution, insistant sur sa volonté de restaurer la libre circulation et d’offrir un climat de sécurité aux riverains.
Des résultats à mettre en perspective
Si l’annonce de « bandits stoppés » peut être perçue comme un succès, plusieurs observateurs soulignent que l’efficacité réelle de ce type d’intervention dépend de sa durabilité. Dans le passé, des opérations similaires avaient permis une accalmie temporaire, mais les groupes armés reprenaient rapidement le contrôle des zones stratégiques. Sans un dispositif permanent, les résultats risquent de s’effriter.
Enjeu économique et social
La réouverture sécurisée des axes comme Capois ou Christophe n’est pas seulement une question de police : elle conditionne le retour du commerce formel, la reprise du transport en commun et la réinstallation de services administratifs essentiels. Autrement dit, la sécurisation de ces périmètres représente une condition préalable à la relance de la vie économique et sociale de Port-au-Prince.
Entre espoir et scepticisme
Pour la population, l’annonce de la PNH suscite à la fois espoir et prudence. Beaucoup de résidents se disent fatigués des promesses de sécurisation jamais tenues sur le long terme. D’autres insistent sur la nécessité d’une approche plus globale incluant la justice, l’investissement social et la réhabilitation des infrastructures.
En définitive, cette opération au centre-ville apparaît comme un pas important, mais insuffisant si elle n’est pas suivie d’une stratégie continue. Restaurer la confiance des citoyens exige bien plus que des affrontements ponctuels avec les groupes armés : cela demande une vision d’ensemble, combinant sécurité, justice et développement.
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