Caracas, 13 septembre 2025 — Le président vénézuélien Nicolás Maduro a lancé ce samedi un appel inhabituel à la population : se rendre dans les casernes militaires pour participer à des exercices d’entraînement, y compris à l’apprentissage du maniement des armes à feu. Une initiative qu’il justifie par la montée des tensions avec les États-Unis, après le déploiement de navires de guerre américains dans les Caraïbes.
« Face aux menaces extérieures, le peuple doit être prêt à défendre la patrie », a déclaré Nicolás Maduro lors d’un discours télévisé, dénonçant une opération antidrogue américaine comme un prétexte à une possible agression. Il a qualifié ce déploiement militaire d’« acte de provocation » et a exhorté les citoyens à renforcer leur capacité de défense dans le cadre d’une « union civico-militaire ».
Une opération contestée
Les États-Unis ont récemment annoncé une intensification de leur lutte contre le narcotrafic dans la région des Caraïbes, déployant plusieurs navires de guerre à proximité des côtes vénézuéliennes. Washington affirme que cette opération vise à intercepter les flux de drogues en provenance d’Amérique latine, notamment ceux transitant par le Venezuela, un pays que les États-Unis accusent régulièrement de complicité avec les cartels.
De son côté, le gouvernement vénézuélien y voit une tentative d’intimidation et une atteinte à sa souveraineté. « Ce n’est pas une opération antidrogue, c’est une menace militaire directe contre notre pays », a martelé Maduro.
Mobilisation nationale
Dans tout le pays, les autorités locales ont relayé l’appel du président, invitant les civils à se présenter dans les casernes pour participer à des exercices d’entraînement supervisés par les forces armées. Des images diffusées par les médias d’État montrent des centaines de citoyens en uniforme, certains armés, effectuant des manœuvres militaires de base.
Selon le gouvernement, ces exercices s’inscrivent dans le cadre d’une doctrine de « défense intégrale », mise en place depuis plusieurs années pour répondre à ce que Caracas qualifie de « guerre non conventionnelle » menée contre le pays.
Une escalade préoccupante
Ce nouvel épisode s’inscrit dans un contexte régional tendu. Les relations diplomatiques entre Washington et Caracas sont rompues depuis 2019, et les États-Unis ne reconnaissent pas la légitimité de la présidence de Nicolás Maduro, accusé de fraudes électorales et de violations des droits humains.
Plusieurs observateurs internationaux s’inquiètent de l’escalade verbale et militaire entre les deux pays. Si un affrontement direct semble peu probable, les risques d’incident restent élevés dans une zone aussi sensible.
L’appel de Nicolás Maduro à la mobilisation armée des civils marque un nouveau tournant dans la stratégie de défense du régime chaviste. Face à la pression internationale et à l’aggravation de la crise intérieure, le pouvoir semble chercher à renforcer l’unité nationale par la voie militaire, au risque d’exacerber les tensions avec les États-Unis et leurs alliés.
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