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Deux explosions ont frappé jeudi après-midi un rassemblement du groupe armé M23 à Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ôtant la vie à au moins 10 personnes. L’incident s’est produit sur la place de l’Indépendance, lieu symbolique de la ville, où une foule compacte s’était réunie pour écouter les discours des dirigeants du mouvement, dont Corneille Nangaa, chef de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une coalition politico-militaire à laquelle est affilié le M23.

Selon des témoins sur place et des journalistes, la première explosion a provoqué un mouvement de panique, poussant les spectateurs à fuir dans tous les sens. Peu après, une deuxième détonation a retenti, aggravant la confusion. À l’heure où nous publions cet article, aucun bilan officiel n’a été communiqué concernant d’éventuelles victimes ou blessés. Les autorités locales et les représentants du M23 n’ont pas encore fait de déclaration.

Cet événement survient dans un contexte de fortes tensions dans la région, marquée par des décennies de conflits armés. Le M23, un mouvement rebelle antigouvernemental qui a repris les armes en 2021, a récemment renforcé son emprise sur l’est de la RDC. Après avoir pris le contrôle de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, fin janvier, le groupe s’est emparé de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, le 16 février dernier.

Le M23 est accusé par les Nations unies et le gouvernement congolais d’être soutenu par le Rwanda, ce que Kigali dément. Cette prise de territoire a exacerbé les tensions régionales et provoqué des déplacements massifs de populations civiles, déjà éprouvées par des années de violence.

D’après les informations recueillies par les journalistes présent sur les lieux, Corneille Nangaa, figure centrale de l’AFC et présent au meeting, avait quitté la tribune peu avant les explosions. Son sort ne serait donc pas en cause. Cependant, la présence d’un tel dirigeant sur place souligne l’importance stratégique de ce rassemblement pour le M23, qui cherche à asseoir son autorité sur les territoires récemment conquis.

Pour l’instant, aucune revendication n’a été formulée concernant ces explosions. Les spéculations vont bon train : s’agit-il d’une attaque ciblée contre le M23, d’un acte de sabotage interne, ou d’un simple accident ? Les forces gouvernementales congolaises, affaiblies dans la région, n’ont pas encore réagi officiellement.

Les habitants de Bukavu, déjà traumatisés par des années de conflit, redoutent une escalade des violences. La communauté internationale, notamment les Nations unies et l’Union africaine, suit de près l’évolution de la situation, alors que la région des Grands Lacs reste l’une des plus instables d’Afrique.

Ces explosions interviennent à un moment critique pour l’est de la RDC, où le M23 continue d’étendre son influence. Alors que les civils paient le prix fort de cette instabilité chronique, la communauté internationale est appelée à jouer un rôle plus actif pour éviter une nouvelle escalade du conflit.

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Catégories : Internationale

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