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Mercredi 5 mars 2025, Leslie Voltaire, président du Conseil présidentiel de transition, accompagné de plusieurs ministres, a inauguré l’aéroport international Antoine Simon des Cayes, un projet à plus de 29 millions de dollars américains. Pourtant, malgré les promesses de modernité et de développement, les réalisations semblent bien en deçà des attentes, suscitant l’indignation de nombreux citoyens.

Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, entouré du ministre des Travaux publics, Transports et Communications (TPTC), Raphaël Hosty, du ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Métellus, et d’autres membres du gouvernement, a officiellement lancé l’aéroport international Antoine Simon des Cayes, mercredi 5 mars 2025.

Classé désormais en catégorie 3B, cet aéroport, dont les travaux ont coûté plus de plus 29 millions de dollars, peut accueillir des avions transportant jusqu’à 80 passagers et des vols internationaux. Pourtant, aucun avion en provenance de l’étranger n’a atterri ce jour-là, laissant planer des doutes sur la réelle capacité de cette infrastructure à répondre aux standards internationaux.

En seulement 10 jours, la compagnie Vorbe & Fils a étendu la piste d’atterrissage de 1 350 à 1 850 mètres, ajouté un bureau pour l’immigration, pour beaucoup qui ressemble plus à un petit “bòlèt” , amélioré les espaces de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS).

Cependant, les critiques fusent quant à la qualité et à l’ampleur des travaux. « Nous avons trouvé un aéroport avec une piste de 1 350 mètres, sans système de balisage lumineux, sans tour de contrôle, ni station météo », a rappelé Yves Ducarmel François, directeur général de l’Autorité aéroportuaire nationale (AAN). Malgré les aménagements, l’aéroport reste loin des standards internationaux, incapables de rivaliser avec les infrastructures modernes des pays voisins.

Les images de l’intérieur de l’aéroport, partagées sur les réseaux sociaux, ont provoqué une vague d’indignation. « C’est une honte ! En 2025, tout l’État se mobilise pour inaugurer de simples travaux effectués dans un bâtiment, alors que ces politiciens voyagent fréquemment à l’étranger et constatent les standards des véritables aéroports internationaux », a dénoncé un internaute. D’autres, comme Yvenert Foeshter Joseph, ont pointé du doigt le manque de transparence et les priorités du gouvernement : « Sa Ayiti gen ak dirijan yo ? Yo toujou vle pase kk nan figi nou. »

Leslie Voltaire a présenté ce projet comme une étape vers le développement du Grand Sud. « Les deux grandes infrastructures que nous venons d’inaugurer dans le Sud ne sont que le commencement. Ensuite, nous allons mettre de l’électricité dans la ville des Cayes », a-t-il déclaré. Il a également annoncé des projets futurs avec la Banque interaméricaine de développement (BID) pour élargir l’aéroport et accueillir des vols long-courriers d’ici fin 2026.

Pourtant, ces promesses sonnent creux pour une population qui attend des actions concrètes face à l’insécurité et au manque de services de base.

Raphaël Hosty, ministre des TPTC, a défendu le projet en le qualifiant d’« avancée majeure pour la connectivité aérienne du pays ».

Mais pour de nombreux Haïtiens, cette inauguration ressemble davantage à une opération de communication qu’à une véritable avancée. « Lajan an se pa lajan pèsonèl moun ki nan Leta a. Se pa lajan ni manman yo ni papa yo non plis. Plis pase 10 milyon dola US pa ka pase nan sa », a critiqué Windy Phele sur son compte X.

La population du Grand Sud, déjà confrontée à l’enclavement et à la terreur des gangs, s’attendait à des actions plus ambitieuses de la part de l’État. « On s’indigne parce qu’Haïti et son peuple méritent mieux. L’État n’existe pas, et le peuple haïtien doit accepter que rien ne va changer avec ces salauds à la tête du pays », a déclaré un internaute. Les citoyens dénoncent un manque de volonté politique pour entreprendre de véritables rénovations, au lieu de se contenter d’initiatives superficielles destinées à la communication médiatique.

Alors que les dirigeants se félicitent de cette réalisation, les Haïtiens réclament des infrastructures modernes, attractives et fonctionnelles, capables de répondre aux défis du XXIe siècle.

L’aéroport Antoine Simon des Cayes, dans son état actuel, semble bien loin de répondre à ces attentes.

Jean Wesley Pierre

Catégories : Atualités

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